Le conseil de surveillance de Scor a validé ce vendredi 2 février le projet de cession de sa participation dans le groupe d’édition Humensis, selon nos informations.
Le projet a été présenté comme « un nouveau cycle » pour le groupe d’édition, qui comprend les éditions Belin, PUF, L’Observatoire, Les Equateurs et sept autres entités éditoriales.
« La nouvelle réforme scolaire annoncée par le gouvernement en fin d’année 2023 préfigure un nouveau cycle qui va nécessiter des capacités d’investissement conséquentes dans l’entreprise », a-t-il été présenté, selon une source proche du dossier. « Scor estime que le moment est venu pour Humensis de reconfigurer son tour de table, en ayant le soutien d’un nouvel actionnaire ».
Cession de 99% des parts d’Humensis
Le lancement de la procédure de cession, qui doit donc intervenir dans les prochains jours, était attendu depuis juillet dernier. En effet, un mois après la mort du président du groupe de réassurance, fondateur des éditions Humensis en 2016, Denis Kessler, la banque d’affaires Gimar&Co a été mandatée pour opérer la vente des parts, selon une information du site L’Informé jamais démentie par le groupe. Le montant de la participation du groupe Scor s’élèverait aujourd’hui à près de 99% des parts, après plusieurs augmentations de capital, selon nos informations. Les parts restantes se divisent entre plusieurs actionnaires majoritairement ayants-droits d’auteurs des PUF et le groupe Madrigall.
Les modalités de cession souhaitées encore inconnues
Ce dernier, qui diffuse et distribue les activités éditoriales du groupe Humensis via sa filiale Union Distribution, a un intérêt légitime pour garder le groupe dans son giron, dont l’activité représente selon nos informations près de 15% du chiffre d’affaires d’UD. Cependant, les modalités de cession souhaitées par Scor ne sont pas connues. Est-ce pour vendre sa participation majoritaire à une seule entité ou la diviser entre plusieurs actionnaires ? Le groupe Albin Michel, qui a développé une joint-venture avec les éditions Belin, a également des prétentions naturelles à investir dans le groupe. D’autres acquéreurs pourraient se montrer intéresser, tels que les groupes Hachette et Editis, malgré des freins liés aux règles de concurrence qui pourraient en découler en cas d’acquisition. Il y a également des acteurs tiers, extérieurs ou non au secteur de l’édition, qui pourraient entrer en négociations. On l’a vu l’an dernier avec la cession d’Editis, l’édition intéresse toujours les investisseurs.
Reste à savoir quel projet choisira Scor pour le futur d’Humensis. Selon un expert des fusions et acquisitions du secteur, ce groupe présenterait un dossier dégradé. Malgré certaines performances éditoriales et la perspective de la réforme scolaire entre 2024 et 2026, ses coûts de structure conséquents et sa politiques d’auteurs appellent à une restructuration. Selon cet expert, il est de l’intérêt de Scor de vendre rapidement, et de conclure que « les bonnes affaires partent vite ».