Sondage

Pour la première fois, Livres Hebdo consacre, avec I+C, un sondage aux ventes aux collectivités et aux marchés publics, qui feront l’objet d’un atelier lors des Rencontres nationales de la librairie, les 21 et 22 juin à Lille. Il révèle que l’activité de vente aux collectivités concerne en moyenne 58 % des détaillants, avec de gros écarts selon les circuits de distribution ; 91 % des librairies de premier niveau vendent aux collectivités, contre 63 % des librairies de deuxième niveau, 57 % des grandes surfaces spécialisées et bien sûr un pourcentage minime d’hypermarchés. Dès lors, le poids de ces ventes dans le chiffre d’affaires livre des établissements varie significativement selon ces canaux. A 18 % pour le premier niveau, il est anecdotique pour les hypermarchés, clubs ou grands magasins (voir graphique).

Tous circuits confondus, l’activité réalisée avec les collectivités représente 7,5 % du chiffre d’affaires livre des détaillants, sachant qu’un tiers de ce montant est généré par les marchés publics. Parmi les professionnels concernés, 94 % déclarent répondre seuls, et non collectivement, aux appels d’offres. Si plus de la moitié des détaillants pensent que les collectivités cherchent à privilégier, pour leurs acquisitions, les libraires locaux face aux grossistes spécialisés, ils observent toutefois que, sur les trois dernières années, leur activité avec ces dernières a stagné (selon 57 %) voire reculé (25 %). Pour l’avenir, ils anticipent plutôt un recul. Certes, 56 % pensent que ce marché va rester stable, mais 32 % attendent une baisse contre 12 % une hausse. Il est vrai que le budget des collectivités territoriales est orienté à la baisse (1). Pour autant, les libraires traitant avec elles ne se sentent pas dépourvus d’atouts pour rester dans la course. Le premier d’entre eux est la proximité géographique, suivi de près par la qualité des services apportés. La nature et la qualité de l’offre commerciale n’interviennent, loin derrière, qu’en troisième position. A l’inverse, le manque de temps et de personnel apparaît aux libraires comme le principal frein au développement de ces marchés.

Pour ceux qui ne traitent pas avec les collectivités, la première raison est que cette activité ne correspond pas à leur profil. En ce qui concerne les marchés publics, la question du profil arrive aussi en premier pour expliquer la non-participation aux appels d’offres, mais le manque de temps apparaît tout aussi important. Clarisse Normand

(1) Voir LH 1018 du 14.11.2014, p. 16-19.

15.05 2015

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