Sony fermera sa librairie numérique européenne le 16 juin, ainsi que le
Readerstore l’annonce avec un large bandeau sur sa page d’ouverture. Le fabricant japonais d’électronique avait déjà annoncé la fermeture de sa librairie numérique nord-américaine en février. Tous les comptes et les contenus numériques achetés par des clients de Sony Reader au Royaume-Uni, en Allemagne, en Autriche et en Australie (rattachée à cette branche européenne) seront transférés chez Kobo, annonce pour sa part le libraire numérique canadien, filiale du groupe japonais Rakuten.
En France, Sony n’avait pas ouvert de librairie numérique, mais avait passé un accord avec Chapitre.com, dont le site était préprogrammé sur les liseuses du fabricant. Personne n’a pu être joint chez Chapitre.com, Kobo ou Sony pour préciser les conséquences de ce transfert pour les clients français.
Sony n’indique pas non plus s’il continuera à fabriquer des liseuses. Son dernier modèle, la PRS-T3, est présenté par la marque comme "le lecteur de livres électroniques le plus léger au monde". Mis en vente en septembre 2013, cet appareil n’apportait toutefois, par rapport à la génération précédente, qu’une couverture à rabat et un écran de meilleure résolution mais toujours pas éclairé contrairement aux modèles concurrents de prix équivalent voire moins chers. Le groupe conserve pour le moment une librairie numérique au Japon.
Sony avait ouvert sa librairie numérique européenne au Luxembourg en 2011, attiré par les avantages fiscaux qui ont aussi séduit Amazon, Apple, Barnes & Noble et Kobo. Le premier exercice 2011-2012 mentionnait un chiffre d’affaires de 2,9 millions d’euros, pour un bénéfice de 141 000 euros.
Le groupe japonais avait lancé le premier Reader de nouvelle génération avec un écran E-Ink en septembre 2006 aux Etats-Unis, inaugurant le début de la seconde révolution numérique de l’édition, après l’échec de la première tentative autour des CD et DVD-Rom dans les années 1990. Le fabricant japonais s’était préoccupé du matériel mais pas des contenus et n’avait pas profité de son avance pour faire décoller ce marché. Il s’était fait laminer par Amazon qui avait lancé son premier Kindle en novembre 2007 en proposant tous les best-sellers américains à moins de 10 dollars.
Kobo, qui a récemment dû licencier une cinquantaine de salariés à son siège canadien de Toronto, revendique 20 millions de clients dans le monde, qui peuvent trouver plus de 4 millions de livres et magazines numériques dans sa librairie en ligne.