La ville de Strasbourg a officialisé, vendredi 22 avril, sa candidature au label Unesco « Capitale mondiale du livre » pour 2024. Ce projet, dénommé « Lire notre monde », est constitué de 5 axes transversaux, 25 programmes et près de 200 actions au total. Une dizaine de villes sont en lice mais les noms n'ont pas été dévoilés. La capitale mondiale du livre 2024 sera désignée l'été prochain.
Le projet « Lire notre monde » souhaite « valoriser chaque individu dans sa richesse culturelle, linguistique, son expérience sensible et son esprit critique ». C'est un projet « fédérateur qui a agrégé l'enthousiasme de tous les acteurs du livre de Strasbourg et de l'Eurométropole, médiathèques, librairies, auteurs, écoles... », explique à Livres Hebdo Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, présente sur le festival du livre de Paris. Le projet de candidature met l'accent en particulier sur la lutte contre l'illettrisme. Le projet de la ville lauréate pour cette année 2022, Guadalajara (Mexique), est par exemple tourné sur la lutte contre la criminalité.
13 millions de Français en difficulté de lecture
Le projet proposé par la Ville de Strasbourg rappelle ainsi que la France compte 13 millions de personnes en difficulté de lecture dont 15 % de jeunes entrant au collège. Et peu importe les résultats de cette candidature, la municipalité dispose de 4,5 millions d'euros pour les trois années à venir afin de mettre en œuvre un programme pour « mieux cerner les freins à l'accès de la lecture grâce », détaille la maire EELV de Strasbourg. Le projet vise à agir pour résoudre cette fracture sociale et culturelle et avoir un impact fort et durable en ciblant le public des enfants et des jeunes, des adultes illettrés, en apprentissage du français ou en précarité socio-économique.
« Lire notre monde » fait d'ailleurs partie intégrante du projet municipal de la Ville de Strasbourg depuis son installation en 2020. Il est construit de manière transversale, articulé autour de la question démocratique (« Strasbourg, ville carrefour et de débats »), de celle de l'imaginaire collectif que peut construire le livre (« Strasbourg, ville créative et poétique »). Mais aussi autour de la dimension humaniste de la culture et la lecture (« Strasbourg, ville refuge »), des enjeux écologiques (« Strasbourg, ville émancipatrice et écologique ») et ceux liés à l'enfance (« Strasbourg, ville amie des enfants »).
Jeanne Barseghian estime que le projet de son équipe municipale est la preuve que la capitale de la région du Grand Est « est une ville hospitalière, interculturelle et multilingue, l'inverse du repli sur soi », rajoutant que « lire c'est aussi combattre les extrémismes ». Plusieurs auteurs ont montré leur intérêt pour parrainer le projet « Lire notre monde » : Hélène Cixous, Metin Arditi, Philippe Claudel, Velibor Colic, le journaliste et essayiste Olivier Guez et l'auteur de BD Blutch.
Si Strasbourg est désignée, elle sera la première ville française à être « Capitale mondiale du livre » depuis la création du label existe depuis 2001.
