21 mai > biographie Grande-Bretagne

A en croire le producteur Kim Fowley, Led Zeppelin était "dangereux" et "spirituel". A ce groupe qui a marqué le rock, le critique Barney Hoskyns consacre un passionnant volume de la collection "Rivages Rouge", où figure déjà son excellente biographie de Tom Waits. Il faut reprendre l’affaire à ses débuts, avant que le colosse manageur Peter Grant - dont Chris Welch a narré le parcours dans The man who Led Zeppelin, "Rivages Rouge", 2009 - ne propulse Robert Plant, Jimmy Page, John Paul Jones et John Bonham au rang de stars.

Le jeune Jimmy Page est un fils de bonne famille, sûr de lui. Fan de blues comme Eric Clapton et comme les Rolling Stones, il abandonne son école d’art pour devenir musicien de session. En studio, il croise celui qui ne s’appelle pas encore John Paul Jones mais qui est déjà un arrangeur hors pair.

A 16 ans, Robert Plant, lui, chante déjà au Plaza, à OldHill, où John Bonham l’aborde et lui explique qu’il serait encore meilleur accompagné d’un batteur de sa trempe ! Page rejoint d’abord les Yardbirds, ferraille avec Jeff Beck. Puis les quatre mousquetaires se rassemblent, répètent à Soho, sans point mort et avec une aptitude à exploser peu commune, une rare alchimie. Ils signent chez Atlantic et sortent un premier album sidérant. En tournée aux Etats-Unis, montrant sur scène une grande communion, ils jouent durant quatre heures et demie d’affilée au Boston Tea Party.

La légende est en marche. Robert Plant et John Bonham s’offrent des Jaguar S-Type dorées, alors que le groupe affine une musique sexy, érotique, toujours élégante. "Les hommes rêvaient d’être eux et les femmes désiraient être avec eux", résume Jaan Uhelszki de Creem. Pilotant une biographie fouillée, Barney Hoskyns ordonne savamment les témoignages de ceux qui ont croisé la route de Led Zeppelin en dévoilant les affaires d’argent, de groupies, d’alcool et de drogue.

Al. F.

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