7 FÉVRIER - ROMAN Islande

Erlendur s'est accordé quelques vacances dans les fjords de l'est. Un endroit qu'il connaît pour y avoir vécu enfant avant de rejoindre Reykjavik. Le héros fétiche d'Arnaldur Indridason, on le suit à la trace depuis La cité des Jarres (Métailié, 2005, repris en Points), roman noir qui a accumulé les récompenses et a été traduit dans une trentaine de pays. Pour l'heure, le voici sommairement installé dans une vieille maison abandonnée.

Le policier a fait partie de la brigade de la circulation, il a été inspecteur puis commissaire et dirige désormais des enquêtes. Après un dossier difficile, Erlendur se laisse aller au souvenir pendant qu'il se promène dans la lande. Il va y discuter avec Boas, un aguerri chasseur de renard qui lui fait goûter un alcool et un pâté de foie de mouton de sa fabrication.

Boas n'a pas oublié l'époque où Erlendur et son jeune frère cadet avaient disparu. Le premier fut retrouvé sain et sauf, pas le second, mort de froid sur les hautes terres surplombant le village d'Eskifjördur. Le chasseur a également encore en mémoire une autre disparition. Celle, soixante ans plus tôt en janvier 1942, de la femme d'un pêcheur. Matthildur a été prise dans une terrible tempête dans laquelle des soldats britanniques de l'armée d'occupation se sont également perdus, et où certains ont péri. Le corps de Matthildur ne fut jamais retrouvé.

Des rumeurs ont prétendu qu'elle serait ensuite venue hanter son mari Jakob et même qu'elle aurait causé sa mort dix ans plus tard. Erlendur se met à s'intéresser à l'affaire. Il part interroger Hrund, l'une des soeurs de la victime ; Ninna, l'une de ses amies ; ou Ezra, son ancien amant qui ne s'est jamais remis de sa perte... Toujours aussi efficace dans sa narration et économe dans ses effets, Arnaldur Indridason tire le meilleur parti de son décor sauvage. Plongée dans le passé et les souvenirs douloureux, Etranges rivages est une excellente cuvée de l'Islandais.

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