27 mars > Premier roman France

Les premières vacances ensemble sont souvent un cap difficile à franchir pour les jeunes amoureux. Elena et son ami - qui est aussi le narrateur de L’été slovène, appelons-le Clément -, en ont fait l’expérience. Sinon triste, du moins douce-amère.

Etudiants en géographie à Berlin, où ils se sont connus, Elena et Clément ont décidé de visiter la Slovénie, pays improbable, l’un des confettis nés de l’explosion de feu la Yougoslavie. Elle, toujours le guide à la main, lui, conduisant leur petite voiture de location, qu’il trouvera d’ailleurs le moyen d’emplafonner. Ils poursuivront en car, en train. Etape à Bled, d’abord - ça ne s’invente pas -, pour une nuit d’orage dans un restaurant au milieu d’une île, désert pour cause de grève générale. Hébergés par le patron sympa, Elena et celui qu’elle appelle « mon chat » - et ça l’énerve grave - en profitent pour faire un câlin furtif et tendre. Ils découvrent ensuite la capitale, Ljubljana, logés au début chez Sara, une fille dénichée sur Internet, un peu bizarre, qui parviendra à, une fois qu’ils auront préféré migrer à l’hôtel, leur imposer la garde de Swann, sa chatte caractérielle. Ljubljana, son parc Tivoli, son marché aux puces - où Clément achète un appareil photo d’occasion, avant de s’apercevoir qu’il contient une pellicule de clichés pédophiles -, sa vie nocturne, ses boîtes. Mais si Elena, une fille sportive, tonique, aime s’amuser, picoler et flirter, son « chat », lui, est un peu rabat-joie, et maladroit par jalousie. A quelques détails, remarques mi-figue mi-raisin, Clément nous laisse entendre que leur jeune couple se délite peu à peu. Et, après une nuit où Elena a découché, durant ce qui pourrait être une étreinte de réconciliation, il a bien conscience de se serrer « contre la fin de [leur] histoire ».

L’été slovène, vraisemblablement assez autobiographique - Clément Bénech, 21 ans, est lui-même étudiant en Allemagne -, est un joli premier roman d’initiation, écrit d’une plume élégante et ironique. Tout y oscille subtilement entre l’humour, pour rendre compte des tribulations de nos Tintins en Slovénie, la tendresse, et une espèce de mélancolie très « Mitteleuropa ». Contagion slovène ?

J.-C. P.

 

 

11.10 2013

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