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Traquer les mauvaises herbes

Mériadeck à Bordeaux : les espaces ont été réaménagés et les rayons de livres allégés pour laisser plus de place au public. - Photo Véronique Heurtematte/LH

Traquer les mauvaises herbes

Le manuel culte Désherber en bibliothèque est entièrement revu à l’aune du numérique et des nouveaux usages. Anciennes éditions à désherber d’urgence.

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Par Laurence Santantonios
Créé le 17.10.2013 à 18h49 ,
Mis à jour le 30.10.2013 à 18h30

Le titre, Désherber en bibliothèque, et les coordinatrices - Françoise Gaudet et Claudine Lieber - sont les mêmes. Et pourtant c’est un nouveau livre, plus concis, plus musclé, qui paraît le 20 mars aux éditions du Cercle de la librairie (1). Comme l’écrit Michel Melot dans sa préface : « On pourrait dire que cette nouvelle édition est l’illustration même du propos qu’elle tient : l’évolution rapide des techniques et des pratiques contraint le bibliothécaire à renouveler les versions anciennes devenues obsolètes. Ce présent ouvrage va donc l’amener à "désherber" les précédents!»

Il y a encore quelques années, il était nécessaire d’expliquer pourquoi une bonne bibliothèque devait mettre à jour les collections et se débarrasser régulièrement de livres défraîchis ou obsolètes. La pratique est aujourd’hui rentrée dans les mœurs. En tout cas chez les bibliothécaires, car il arrive que le grand public se scandalise lorsqu’une bibliothèque jette sans explication des centaines de livres dans des bennes ouvertes à tout vent… « Peu de gens en dehors des professionnels, constatent les deux auteures, peuvent encore se résoudre à penser la bibliothèque comme un jardin qu’il faut entretenir en traquant les mauvaises herbes, les plantes fanées ou inutiles. » Mais la réalité est là : depuis plusieurs années, les inscriptions et les prêts de livres sont en régression, tandis que la fréquentation s’accroît. On vient désormais à la bibliothèque ou à la médiathèque pour bien d’autres choses qu’emprunter de livres : surfer sur Internet, jouer, écouter de la musique, consulter la presse sur papier ou sur tablette, participer à une animation, etc. Il s’agit donc de dégager de la place pour les écrans et les fauteuils, de diminuer le nombre de livres, de raccourcir la hauteur des étagères, etc.

Autres évolutions importantes ces dernières années : la nouvelle législation, à laquelle Yves Alix consacre un chapitre entier, ainsi que la numérisation massive des documents, qui n’empêche pas la conservation de la version originale mais qui modifie profondément la pratique du désherbage, en particulier dans le domaine des périodiques en BU que les bibliothécaires doivent acheter aux éditeurs par bouquets entiers.

Toutes ces données nouvelles exigent une stratégie plus précise encore qu’autrefois concernant la gestion des collections, la méthode à employer, le doigté et la prudence à observer. L’objectif de ce manuel est de faciliter la pratique quotidienne de la maintenance des collections pour les professionnels tout en incitant à une réflexion approfondie : « L’enjeu est crucial : c’est bien la qualité des collections qui déterminera l’avenir de la bibliothèque en démontrant son importance pour la cité », concluent Françoise Gaudet et Claudine Lieber. L. S.

(1) Désherber en bibliothèque. Manuel pratique de révision des collections, sous la direction de Françoise Gaudet et Claudine Lieber. Editions du Cercle de la librairie, 162 pages, ISBN 978-2-7654-1381-3, 35 euros, à paraître le 20 mars.

17.10 2013

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