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Réseau Carel, association dont l'objet est de promouvoir les ressources numériques dans les bibliothèques, a lancé un appel aux principaux éditeurs pour faire évoluer les règles applicables du Prêt numérique en bibliothèque (PNB) en période de confinement, afin de facilier la cession de droits de prêts des livres numériques en bibliothèque.
Il s’agit d’améliorer
“la capacité des bibliothèques à prêter des livres numériques durant une période où aucun livre papier n'est disponible en France et où les bibliothèques ont vu la demande multipliée par deux au moins”, explique à
Livres Hebdo le président du réseau Guillaume de la Taille, par ailleurs conservateur des bibliothèques de la Ville de Paris.
Madrigall, Tallandier et Sabine Wespieser ont déjà répondu à cet appel qui demande aux éditeurs d’autoriser à prêter, durant cette période, simultanément plus de livres acquis sous licences.
“Les prêts ont doublé, voire triplé”
“Aucune bibliothèque ne peut multiplier le nombre de licences à l'infini en saine gestion, dans le contexte budgétaire actuel”, rappelle Guillaume de la Taille. Or les bibliothèques sont limitées actuellement dans l’usage des droits de prêts : “
Lorsque nous, bibliothécaires, achetons aux éditeurs une licence nous permettant de réaliser 30 prêts, nous ne pouvons en prêter que 5 simultanément et, pour en prêter 5 autres, nous devons attendre que les lecteurs aient "rendu" les 5 premiers. Si nous voulons en prêter 10, il faut acheter une 2e licence, 15 une troisième...”
Cet appel aux éditeurs fait suite à la hausse des demandes en prêts numériques auprès des bibliothèques depuis le début du confinement, au risque de frôler la pénurie de l’offre.
“Depuis 10 jours les bibliothèques numériques ont connu une augmentation des prêts très importante. (…) D’après les retours de nos adhérents, les prêts ont doublé, voire triplé, et la tendance se maintient depuis près de dix jours. Les bibliothèques sont submergées de demandes d’adhésion et mettent en place des procédures numériques pour les satisfaire. Mais surtout, les bibliothèques ne parviennent plus à répondre à la demande, en une période où la lecture n’est pas seulement une activité intellectuelle mais un moyen de supporter la situation de confinement, un temps libre qui, sans livres, peut être un temps vide”, précise le réseau Cartel.