Le P-DG de la Fnac, Alexandre Bompard, s'apprête à recevoir un bonus de 11,6 millions d'euros, affirme ce mercredi
Le Canard enchaîné. Selon l'hebdomadaire, le patron du groupe,
"instigateur de deux des plans d'économies […], va recueillir les fruits d'un "plan de performance" arrêté en 2013", s'élevant à 197 925 actions Fnac et convertible en argent
"pour deux tiers en octobre 2015 et pour un tiers en juillet 2016".
Tandis qu'une action de l'entreprise valait initialement 18 euros, sa valeur approche aujourd'hui les 59 euros grâce à la hausse du cours du groupe, indique
Le Canard enchaîné, qui chiffre le montant du
"cadeau" à 11,6 millions d'euros, alors même que l'entreprise de biens culturels a vécu plusieurs plans sociaux ces dernières années et enregistré des centaines de
suppressions de postes.
Mercredi dans la matinée, réagissant à l'article du
Canard enchaîné, la Fnac a indiqué que son patron réinvestirait son bonus dans le groupe:
"En responsabilité et dans une démarche entrepreneuriale, Alexandre Bompard a décidé de réinvestir dans l'entreprise la totalité de ses gains liés au plan de performance, et ce pour une durée d'au moins deux ans", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'enseigne, précisant que le montant n'était
"pas encore défini" mais qu'il serait
"certainement significatif". Quel que soit le montant, celui-ci sera intégralement réinvesti dans la société et Alexandre Bompard ne touchera donc cette année que son salaire fixe et son salaire variable, soit une somme d'environ 1,8 million d'euros, assure la direction de la Fnac.
Gattaz soutient l'idée du bonus
Si, comme l'indique
Le Canard enchaîné, François-Henri Pinault et son père, François Pinault, propriétaires de 39% de la Fnac, ont fait savoir dès le mois de mai au P-DG qu'une telle prime pourrait être mal vue, Pierre Gattaz, le président du Medef, a de son côté défendu l'idée d'un bonus accordé à Alexandre Bompard.
"Il faut récompenser le talent, le résultat et l'effort à tous les niveaux", a réagi mercredi le patron des patrons français au micro de
France Info. Alexandre Bompard
"a redressé la Fnac, eh bien bravo, il a droit à un bonus, à quelque chose", a-t-il estimé, à condition qu'il y ait
"un partage de richesse".
"Ça ne me choque pas" mais
"j'espère, j'imagine qu'il y a de l'intéressement, de la participation" en faveur des salariés de l'entreprise, a-t-il souligné.