Roman/Syrie 8 janvier Mamdouh Azzam

A la fin des années 1980, sous la dictature d'Hafez al-Assad, dans un village du djebel druze, tout au sud de la Syrie. Dans cette zone reculée, les traditions les plus archaïques faisaient - et font sans doute encore - foi et loi. Notamment cette notion bien mal nommée de « crime d'honneur », selon laquelle une famille qui estime que l'un ou l'une de ses membres (le plus souvent une femme), a nui par sa conduite, à l'honneur et à la réputation de l'ensemble du clan, a le droit, voire le devoir, de se faire justice elle-même. La sentence est en général expéditive : la mort.

Ainsi, la jeune et belle Salma, vingt ans à peine, est-elle, lorsque s'ouvre le roman de Mamdouh Azzam, détenue au secret dans une cave de la maison des Dhîb, sur ordre de Sayyâh, le père, tyran tout-puissant d'un clan réputé, et de ses trois vieilles tantes, changées en geôlières meurtrières. Car, en dépit de sa promesse au sous-préfet de police par qui il a fait arrêter sa fille, Sayyâh va ordonner de la mettre à mort, mais à petit feu, en trois semaines, par une méthode des plus barbares : des éclats minuscules de verre pilé incorporés à son pain. Elle va succomber dans d'atroces souffrances.

Son crime ? Alors qu'elle est mariée à un homme fruste qu'elle n'aime pas, et qui est parti s'installer aux Etats-Unis, Salma est tombée amoureuse d'un autre, Abdelkarim, délicat, cultivé, gentil, qui ne saura jamais ce qu'elle est devenue après leur fuite manquée, et finira par émigrer, lui aussi, mais au Brésil et sans retour.

Bref, cruel, le récit d'un vrai « crime d'horreur ».

Mamdouh Azzam
L'échelle de la mort - Traduit de l'arabe (Syrie) par Rania Samara
Sindbad
Tirage: 1 600 ex.
Prix: 12,80 euros ; 112 p.
ISBN: 9782330131500

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