"Il n’y pas, pour nous, de propagande terroriste de la part des auteurs (et la question du PKK n’est pas même évoquée dans le dossier), mais une présentation des enjeux géopolitiques de la question kurde pour faire réfléchir les élèves sur une forme de conflit au Proche-Orient", réagit Yves Manhès, le directeur de Belin Education, contacté par Livres Hebdo. "Il a semblé aux auteurs que l’exemple kurde avait toute sa place pour traiter cette question, à côté de celles du conflit israélo-arabe et des guerres du Golfe et leurs suites", continue Yves Manhès.
La double page comporte plusieurs éléments sur l'histoire du peuple kurde avec une chronologie, un tableau indiquant la répartition des Kurdes dans les quatre États de la région, une iconographie sur les Peshmergas, unité de soldats kurdes au sein de l’armée irakienne, une carte de la région et un extrait d’un article du Monde intitulé La fin du Kurdistan syrien.
Un contexte diplomatique tendu entre la Turquie et la France
"Il est évident que cette propagande terroriste, qui est le résultat de la politique officielle de la France, a été initiée par le courage transmis par ceux qui accueillent les soi-disant représentants de l'organisation terroriste au palais présidentiel", déclare le porte parole turc, faisant référence à la visite d'une délégation des FDS (forces démocratiques syrienne), une coalition arabo-kurde engagée en Syrie contre le groupe Etat islamique (EI), à l'Elysée en avril 2019.
La question des Kurdes est très conflictuelle en Turquie. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation politique armée des kurdes de Turquie, est considérée comme une organisation terroriste par de nombreux pays, notamment, la Turquie, l'Union européenne ou encore les Etats-Unis. Tandis que le YPG, Unités de protection du peuple, a qui fait référence le ministre des affaires étrangères dans le communiqué, est la branche armée du Parti kurde syrien.
Depuis plusieurs mois, le président Emmanuel Macron et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan s'affrontent verbalement en raison des activités d'Ankara, militaires en Libye et maritimes dans les les zones territoriales de la Grèce et de Chypre. Le Conseil européen des 24 et 25 septembre doit notamment se prononcer sur des possibles sanctions à l'encontre de la Turquie.