Un an après Les Bienveillantes, prix Goncourt 2006, Jonathan Littell publie Le sec et l’humide en novembre, toujours chez Gallimard, pas sous la couverture blanche, mais dans la collection « L’Arbalète », dirigée par Thomas Simonnet. Il s’agit d’une étude linguistique, critique et psychanalytique sur Léon Degrelle (1906-1994), leader d’extrême-droite belge, d’abord adepte des idées maurrassiennes puis des thèses fascistes, avant de se rapprocher du nazisme et de s’engager dans la légion « Wallonie » sur le front russe aux côtés des Waffen SS. Jonathan Littell a rédigé ce texte d’une centaine de pages, illustré de photographies de la campagne de Russie issues des archives belges, à partir des notes qu’il avait prises pendant ses années de documentation pour Les Bienveillantes. Léon Degrelle apparait à plusieurs reprises dans son roman. En dévoilant les sources dont il s’est inspiré pour créer le personnage de Maximilien Aue, l’officier nazi qui est le narrateur du roman, Jonathan Littell répond aux critiques qui ont fusé à propos des Bienveillantes. Il lui a été beaucoup reproché, notamment, d’avoir fait de ce personnage un être abject mais pas pour autant antipathique, et d’être fasciné par lui tout en exagérant les vices dont il l’affublait.
Le tirage n’est pas encore fixé, mais pourrait tourner autour de 12 000 exemplaires. Gallimard a l’intention de limiter la mise en place pour éviter l’emballement commercial autour de ce texte qui s’annonce assez complexe.
Par ailleurs, Fata Morgana publie des Etudes de Jonathan Littell, quatre courts récits présentés comme les prémices du Goncourt 2006. L’ouvrage est illustré de dessins de Jesse Littell (64 pages, 13 euros).