En dehors de sa production littéraire, les preuves retenues contre lui font état d'un post sur son compte Twitter et d'une conversation qu'il a eu dans un café qui seraient blasphématoires. Ashraf Fayadh avait confié au Guardian le 20 novembre, alors que son appel pour revoir la sentence de mort avait échoué : "Je suis choqué mais je m'y attendais, bien que je ne pense pas mériter de mourir".
Sur son site internet, Amnesty International précise, en introduction du rapport qu'elle a dressé sur cette affaire qu'Ashraf Fayadh "n'a pas eu le droit de s'entretenir avec un avocat pendant sa détention ou son procès. Cet homme est un prisonnier d’opinion". L'Association France Palestine Solidarité a lancé une pétition de soutien sur Internet en rappelant les faits. Le PEN international s'est également mobilisé, réclamant dans une lettre l'annulation de la condamnation.
Ashraf Fayadh se bat avec les autorités et la justice saoudiennes depuis 2014, année de sa première arrestation pour blasphème. Lors de son premier procès, le poète avait démenti que ses propos ou son œuvre puissent être qualifiés de blasphématoires, mais s'était platement excusé. La cour n'avait alors pas choisi de le condamner à mort. Selon l'ONG Human Right Watch basée aux Etats-Unis, un autre tribunal est revenu sur cette décision de le laisser vivre, arguant que les excuses d'Ashraf Fayadh ne pouvaient être prises en compte, car "le repentir, c'est pour Dieu".