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La vague de vulgarisation philosophique continue avec succès. Tintin au pays des philosophes (Philosophie magazine) se place quinzième des meilleures ventes d'essais (voir p. 58), et La planète des sages de Jul et Charles Pépin (Dargaud) est sixième du palmarès BD (voir p. 64). Cette tendance prend une nouvelle forme, celle d'un jeu qui rend accessible à tous le questionnement philosophique, et plus seulement l'histoire des concepts. Le philosophe Vincent Cespedes a inventé un tarot avec 26 cartes illustrées et un plateau de jeu. Baptisé Le jeu du phénix, le coffret en velours bleu roi sera commercialisé au prix de 19,90 euros par Flammarion le 12 octobre avec un tirage de 20 000 exemplaires. Ce jeu de société permet de s'amuser en découvrant les secrets et les ambitions de chaque joueur, mais aussi de réfléchir sur soi-même, autour d'une question. Les cartes permettent de développer des réponses qui retracent peu à peu un conte dans la pure tradition philosophique. "Ce n'est pas un tarot divinatoire, il n'y a ni mysticisme ni gouroutage, explique Vincent Cespedes. Ce jeu permet de désinhiber le questionnement, de réhabiliter l'émotion et le langage." Le philosophe qui anime régulièrement des cafés philo pense intégrer le jeu dans ses interventions. "Nous vivons une crise de sens et nous ne savons pas comment nous interroger. Il s'agit de penser par soi-même en sortant des doctrines." Vincent Cespedes avait créé en 2008 chez Larousse une collection "Philosopher", défendant une philosophie de la rue par opposition à la philosophie universitaire qui souffre d'un "hold-up réactionnaire".

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