Plusieurs titres, fictions ou documents programmés cet automne, rebondissent sur l’actualité internationale et française. Tsav 8, de Gilad Seliktar, est le récit autobiographique d’un auteur de bande dessinée réserviste dans l’armée israélienne (Çà et là, novembre). Bartoll et Jef entament avec le premier volume de La traque le récit de la recherche d’Ousama Ben Laden (Delcourt, octobre). Tristan Thil et Zoé Thouron retracent Florange, une lutte d’aujourd’hui (Dargaud, octobre). L’enquête très documentée de Daniel Blancou et Sylvain Lapoix sur le gaz de schiste prépubliée dans La revue dessinée est éditée sous le titre Energies extrêmes (Futuropolis, août). Le journaliste Renaud Dély et Aurel signent La République des couacs (Glénat, novembre). Au Lombard, Dufranne et Lefebvre dessinent le Journal d’une Femen (septembre) et Thomas Mathieu dénonce le machisme et le sexisme dans Les crocodiles (octobre).
Crise oblige, c’est cependant l’actualité économique qui concentre le plus grand nombre de nouveautés. Dargaud propose avec La ligue des économistes extraordinaires, de Benoist Simmat et Vincent Caut, une sorte de manuel présentant quarante personnalités du domaine, et le deuxième tome de La banque (août). L’Anglais Darryl Cunningham signe un essai à la fois politique et économique sur L’ère de l’égoïsme : comment le néolibéralisme l’a emporté (Çà et là, octobre). Tandis que Le Lombard publie le second volume d’Hedge fund (octobre), Glénat lance le tome 1 d’un nouveau thriller financier, Shadow banking (septembre).
Les questions de santé sont aussi abordées. Ceux qui me restent, de Damien Marie et Laurent Bonneau (Bamboo, "Grand angle", août), et Le grand désordre, par Sarah Leavitt (Steinkis, septembre), traitent de la maladie d’Alzheimer. La question de la trisomie est au cœur de Ce n’est pas toi que j’attendais de Toulmé et Blatte (Delcourt) et de Downtown 21 de Noël Lang et Rodrigo Garcia (Steinkis).
Comme en 14.
Les commémorations d’événements historiques donnent également à des albums relevant de l’histoire une forte dimension d’actualité. Très souvent traitée en bande dessinée comme dans d’autres secteurs éditoriaux, la guerre de 1914-1918, en particulier, suscite à l’occasion du centenaire de son déclenchement une nouvelle moisson de nouveautés. Marion Mousse, Duhand et Delbosco en ressuscitent un épisode méconnu dans Les poilus d’Alaska chez Casterman (août), qui réédite au même moment C’était la guerre des tranchées de Jacques Tardi, l’intégrale de Putain de guerre ! de Tardi et Jean-Pierre Verney, l’album-CD des Chansons contre la guerre de Dominique Grange avec Tardi et Verney et Le sang des valentines de Christian De Metter et Catel.Cornélius édite Chez les toubibs que le grand Gus Bofa réalisa après qu’il eut été grièvement blessé aux jambes, en décembre 1914 (août). Soleil réédite ses deux volumes de Paroles de poilus (octobre). Delcourt lance les tomes 1 et 2 de la série de récits 14-18 (août et novembre), tout en publiant le 3e et dernier tome du Temps du rêve (septembre). On lira chez Glénat la fiction sombre et poétique d’Olivier Supiot, La patrouille des invisibles ("1 000 feuilles", septembre), et au Lombard Le chant du cygne de Cédric Babouche, Xavier Dorison et Emmanuel Herzet (août).
En marge des célébrations du soixante-dixième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Sowa et Gawron évoquent à travers L’insurrection l’atmosphère du Varsovie de 1944 (Dupuis, "Aire libre", août). <