Réclamée depuis plus de trois ans par différents collectifs d'éditeurs et libraires, l'instauration d'un tarif postal spécial livre est une revendication qui a ressurgi pendant le confinement. L'association L'Autre livre, qui regroupe 250 éditeurs indépendants, ainsi que l'association des éditeurs des Hauts-de-France, qui avait déjà lancé une pétition au printemps 2017, ont alerté les pouvoirs publics au début de la crise sur la pertinence d'une telle proposition, dans un contexte de fragilisation de la filière.

« Nous avons rapidement retenu l'attention de nos ministères de tutelle et reçu le soutien du président de la région Hauts-de-France , Xavier Bertrand , qui a écrit en mai au ministre de l'Économie, Bruno Le Maire », se félicite ainsi Dominique Tourte, directeur des éditions Invenit et président de l'association des éditeurs des Hauts-de-France.

Dans un communiqué commun du 9 juin, le ministre de la Culture et le ministre de l'Économie ont indiqué avoir demandé à leurs services « de réfléchir à des solutions facilitant l'expédition d'ouvrages afin de rétablir un cadre concurrentiel équitable au sein de la chaîne du livre.  » Depuis 2015, tout livre de plus de 3 cm d'épaisseur doit être expédié au tarif Colissimo et non plus lettre, ce qui pèse dans les budgets des petites structures. Le retour à un tarif non surtaxé pour les envois de livres dans l'Hexagone, sur le modèle de l'offre « Livres et brochures » proposée par La Poste pour les envois de la France vers l'étranger, fait consensus chez les acteurs du livre. « Nous plaidons d'ailleurs pour un tarif préférentiel universel, pour les envois par des professionnels comme par des particuliers », relève Dominique Tourte. Mais si les négociations autour de cette mesure technique avaient « bien avancé » au début de l'été selon Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la librairie française, aucun arbitrage n'avait eu lieu à la mi-août. Bercy et la Rue de Valois n'ont pas donné suite à nos sollicitations.