Musée sentimental. D'où vient le besoin de collectionner ? Telle est la question que sonde cet album poétique. Tour à tour, sept enfants présentent leurs fleurons. Omar remplit ses poches des fruits, feuilles et noix que l'automne égrène sur les chemins. Alors que ses parents n'apprécient pas cette saison où « la lune escalade le ciel à l'heure du goûter », lui aime que « dehors sente le feu de bois ». Cléo collectionne les empreintes de mains comme sa grand-mère avant elle. Quant à Lise, elle se passionne pour les petits chevaux de toutes les tailles et toutes les matières. Une façon pour elle d'affronter sa peur et de faire revivre son grand-père parti au ciel. Pio, lui, rêve d'avoir un jardin, mais comme il n'en a pas, il fait sécher entre les pages d'un gros dictionnaire le bleuet, le pavot sauvage et la capucine. Mais la collection la plus surprenante est sans conteste celui du petit Christian qui, dans une cabane dressée sur une petite île japonaise, enregistre... les battements de cœur. Cet enfant-là est le seul à avoir un nom de famille : Boltanski...

Que va chercher l'enfant dans la collectionnite ? De l'apaisement, de l'espoir ou du rêve ? L'album ne le dit pas vraiment mais la réponse importe peu tant elle est singulière, intime et affective. Pour illustrer son propos, Victoire de Changy ne pouvait trouver meilleure alliée que Fanny Dreyer qui, de son feutre et de sa gouache, éblouit la rétine et l'imaginaire en alternant natures mortes et scènes vivantes.