3 octobre > Essai France

C’était jusqu’à ce jour l’un des plus grands mystères de l’édition française. Pourquoi dans un pays, le nôtre, qui s’enorgueillit d’être terre nourricière des meilleurs vins du monde et fit par ailleurs toujours fête à l’œuvre de Jay McInerney, aucun des trois volumes de chroniques concernant sa passion des vins n’avait jamais été traduit. Il y eut donc, en 2000, Bacchus & me, suivi en 2006 par A hedonist in the cellar et, l’an dernier, par The juice (ces volumes étant pour l’essentiel, composé de textes édités à House & Garden et au Wall Street Journal). Il y aura donc, grâce aux éditions de La Martinière, Bacchus et moi, qui reprend le titre du premier de ces livres, mais se compose en réalité de « morceaux choisis » dans chacun des trois.

De quoi s’agit-il ? De la chose la plus difficile qui soit, en littérature comme en œnologie ou ailleurs : de justifier l’amour. McInerney compare, additionne, soustrait et se souvient. Il nous invite à sa table. Une dégustation « verticale » est chez lui un voyage dans sa bibliothèque ou sa discothèque. Le cabernet-sauvignon devient « le John Lennon des raisins » et le merlot serait « plutôt McCartney ». Découvrir de grands rieslings équivaut à relire l’œuvre de Joyce… Il est plaisamment circonspect avec les bordeaux, enthousiaste pour le condrieu, ouvre des pistes du côté du champagne. Son « Mondo vino » est le plus smart des « villages globaux ». O. M.

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