Sophia Loren avait déjà commencé à raconter son parcours dans La bonne étoile (Seuil, 1979), le livre qu’elle avait écrit en collaboration avec l’Américain A. E. Hotchner. Des décennies plus tard, l’actrice a repris la plume, seule cette fois, pour signer une autobiographie truculente qui s’ouvre alors qu’elle prépare des struffoli et qu’elle regarde Cars 2 avec ses petits-enfants !
"Quand je repense à ma vie, je m’étonne que tout soit vrai", lance celle qui a vu le jour sous le nom de Sofia Scicolone. La gamine, qui a connu la guerre et la faim, était timide et toute maigrichonne, avec une bouche trop grande. Puis survient la "métamorphose du vilain petit canard en cygne". En quelques saisons, la demoiselle change "de forme, de visage, de nom". Poussée par une mère qui avait répondu à un casting de sosie de Greta Garbo, elle participe à un concours de beauté à Naples. Sans être sacrée Reine de la mer, mais en étant retenue parmi ses princesses. Grâce aux leçons de piano qu’elle donne, "mammina" l’inscrit dans une école d’art dramatique. Direction Rome, Cinecittà. Des romans-photos aident à se faire remarquer une Sophia Loren consciente que sa beauté résulte "du mélange de nombreuses irrégularités sur un seul et même visage", le sien.
Producteur de vingt-deux ans son aîné, Carlo Ponti croit en elle et deviendra l’homme de sa vie. Figurante, comédienne et star, l’auteure de Hier, aujourd’hui et demain (titre d’un film de Vittorio De Sica) laisse remonter les souvenirs d’une carrière mémorable. Et parle avec humour d’un déjeuner plus que frugal avec Audrey Hepburn, d’une demande en mariage de Cary Grant, de la "bonhomie" de Marcello Mastroianni, du "véritable volcan d’idées et de citations" qu’était Richard Burton, et même du séjour qu’elle dut faire en prison. Al. F.