Histoire/France 6 sept. Jean-Marc Berlière

Vingt-cinq ans de recherches dans un bon millier de pages?: le travail est impressionnant. Jean-Marc Berlière a défriché un terrain considérable, celui des polices sous Vichy. Le pluriel est de mises car les officines sont considérables : politiques, parallèles, personnelles, allemandes, françaises ou italiennes. Chacun veut disposer de son service de renseignement, de protection ou de répression. C’est la constante des Etats totalitaires. De la gendarmerie aux gardes champêtres, des préfets aux douaniers, de la « Gestapo géorgienne » à Paris au Service Palmieri à Marseille, l’historien balaie par ordre alphabétique l’ensemble des forces de l’ordre durant l’Occupation. Il le fait non sans bousculer quelques idées reçues sur la réalité des accords Bousquet-Oberg ou sur l’épuration au sein de la police, bien plus forte qu’on ne l’a dit et pensé. Cette période des années noires ne s’aborde souvent qu’avec des convictions plutôt que ces certitudes. Cet ouvrage de référence ouvre de nombreuses pistes. Il a aussi le mérite de remettre les pendules à l’heure en dépassant le manichéisme « résistants-collabos ».

Jean-Marc Berlière
Polices des temps noirs : France 1939-1945
Perrin
Tirage: 3 000 ex.
Prix: 35 euros ; 1 360 p.
ISBN: 978-2-262-03561-7

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