Yann Nicol, directeur et programmateur de la Fête du livre de Bron, explique ses difficultés à trouver des financeurs privés.
Livres Hebdo - Cherchez-vous aujourd’hui des financements privés ?
Yann Nicol - On commence petit à petit. Notre festival est gratuit, sans recettes. On dépend donc beaucoup des pouvoirs publics, dont les soutiens sont encore forts. Mais le contexte financier, plus difficile, nous oblige effectivement à nous tourner vers des financements privés pour maintenir ce modèle de gratuité, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. On a sollicité pour la première fois cette année une fondation d’entreprise privée. Notre dossier n’a pas été retenu, mais c’est une manière d’entrer en contact, et de comprendre les enjeux des uns et des autres. Quoi qu’il en soit, démarcher les financeurs privés est compliqué.
Pourquoi ?
Pour deux raisons majeures. D’abord parce que nos équipes ne sont pas nombreuses. Or, monter un dossier auprès d’un financeur privé est complexe et demande du temps. Ce n’est pas évident de trouver les moyens humains et professionnels de faire ce travail. La deuxième difficulté est liée à la nature des aides de certains partenaires privés : on doit rentrer dans des cases, et faire des actions qu’ils ont envie de financer mais qui ne sont pas forcément en accord avec la façon dont nous concevons l’événement. On a une identité, et un certain nombre de convictions. De leur côté, les partenaires privés se positionnent en fonction de leurs critères d’attribution et de leur propre vision de l’événement. Il faut donc travailler ensemble pour trouver des points d’accord, et être attractifs à leurs yeux.
L’avenir du financement du festival vous inquiète-t-il ?
La Fête du livre de Bron, qui existe depuis trente ans, est reconnue. Mais la question financière est effectivement devenue une préoccupation très forte. Les choses arrivent au fil du temps : nous attendons encore des réponses alors que le festival a lieu début mars.
Nous devons mener une réflexion dans la façon d’organiser nos événements, dans la manière de faire évoluer les rôles, les objectifs, et peut-être la constitution de nos équipes, afin de trouver de nouveaux financements.