Le journal d'une femme de chambre
Après une enfance misérable, Célestine est devenue domestique. De place en place elle a vu les méchants et les médiocres, tout appris de la lâcheté et du vice. Dans les coulisses de la haute et moins haute société de la IIIe République, elle promène sa curiosité lucide, son bon sens sans illusion, son réalisme cynique et ses minuscules haines. Sous son regard cruel et rusé, c'est toute l'hypocrisie bourgeoise de l'époque qui se donne en spectacle avec ses tares secrètes, ses tabous, sa rapacité et parfois même ses crimes clandestins. L'obsession sexuelle y est permanente, ainsi qu'un érotisme maniaque et feutré. Le roman de Mirbeau a gardé toute sa force de réquisitoire féroce, sa fureur anarchisante et la puissance de ce cri qui s'élève contre la sottise et la perversité. Porté à l'écran en 1963 par Luis Buñuel avec Jeanne Moreau, "Le Journal d'une femme de chambre", est l'une des œuvres majeures du romancier, pamphlétaire et auteur dramatique Octave Mirbeau (1850-1917).