En septembre, tout juste trois ans après son démarrage en septembre 2015, FeniXX (1), la société d'exploitation des livres indisponibles du XX^e siècle remis sur le marché sous forme numérique, a enregistré 103 007 ventes, « sans aucune promotion », insiste François Gèze, président de ReLire, le comité scientifique qui supervise le projet, et qui en présentera un premier bilan la semaine prochaine. « Les ventes progressent avec le développement du catalogue », ajoute-t-il. Il comptait 34 414 livres numériques à fin septembre, à 71 % au format ePub, et le reste en PDF. L'an dernier, selon les derniers chiffres publiés, elles ont atteint 206 000 euros, en progression de plus 50 % par rapport à l'exercice précédent. Elles sont réalisées via des librairies numériques, Amazon en tête, FeniXX n'ayant pour le moment pas de site de vente directe. Une partie de l'activité vient aussi du prêt en bibliothèque. Chaque auteur ou ayant droit d'auteur reçoit au minimum un euro de droit par vente, quel que soit le prix du livre (7,04 euros en moyenne).

Le travail de conversion du stock de livres scannés à partir du fonds de la Bibliothèque nationale de France (BNF) a repris cette année, après une suspension due au différend juridique engagé par des auteurs, et dans l'attente d'un financement. « Il est maintenant assuré pour trois ans, par une subvention de 2,35 millions d'euros versée par le Centre national du livre, qui va nous permettre de numériser 53 000 livres. Et d'ici à trois ans, le résultat d'exploitation de FeniXX sera à l'équilibre », prévoit François Gèze. Après le développement d'un outil de création automatique de métadonnées et de couvertures, pour combler les lacunes du catalogue de la BNF, FeniXX travaille sur un moteur de recherche et de recommandation, qui devrait être prêt l'an prochain et permettra de développer les ventes.

La suite à plus long terme dépendra de la future directive européenne sur le droit d'auteur, actuellement en négociation finale, et dont trois des articles sont consacrés à la numérisation des livres indisponibles. Il en existe aujourd'hui trois versions, de la Commission, du Conseil et du Parlement européens. Le texte final permettra de clarifier, ou pas, la
situation juridique future de FeniXX et du programme ReLire.

(1) FeniXX est une filiale du Cercle de la librairie, actionnaire d’Electre, société éditrice de Livres Hebdo.