L’intitulé du sondage, "Une chambre à moi : ce dont les auteurs ont aujourd’hui besoin pour travailler" fait écho à l’essai de Virginia Woolf sur la condition des écrivaines, Une chambre à soi (Gonthier) paru il y a 90 ans. "La vaste majorité des auteurs ne gagnent pas la somme d’argent que Woof estimait nécessaire pour les écrivains : 500 livres par an [en 1929], soit l’équivalent d’un peu plus de 30000 livres en 2019 [environ 34000 euros]," indique le rapport.
En vérité, seulement 5% des auteurs d’outre-Manche ont réussi à dépasser ce seuil grâce à leurs écrits en 2018. Ce chiffre est "étonnamment bas" se lamente Lisa Appignanesi, directrice de la Royal Society of Literature, qui craint que les écrivains aient du mal à "se maintenir au long de leur vie professionnelle".
L’âme avant l’or
Plus surprenant que la précarité des auteurs, le rapport indique que les écrivains préfèrent le soutien des proches (65%) et le soutien émotionnel (60%) au soutien financier, qui recueille l’approbation de seulement 58% des répondants. Mais les hommes et femmes de lettres britanniques rejoignent surtout l’avis de Virginia Woolf, qui dans son essai pamphlétaire stipulait qu’avant tout, pour écrire, il faut une pièce à soi : 80% des auteurs interrogés s’accordent sur ce besoin fondamental.