Au printemps prochain, les artistes-auteurs devraient voir leur compte personnel de formation (CPF) crédité de 800 euros, bénéficiant d'un système enfin universel mis en place pour tous les actifs et non pour les seuls salariés. C'est une des conséquences de la loi Avenir professionnel, qui a remplacé aussi le crédit d'heures, désormais monétisé. Ce compte est accessible sur le site moncompteformation.gouv.fr et via une application du même nom, le tout étant géré par France Compétences, avec le soutien de la Caisse des dépôts.
Après ce premier versement correspondant au cumul des années 2018 et 2019, ce compte sera crédité chaque année aux auteurs justifiant d'une activité minimum. Mais toutes les activités déclarées, salariées ou non, produiront des crédits sur ce compte, dont le plafond annuel sera limité à 500 euros (et dont le cumul total sera de 5 000 euros). Ce budget ne pourra être utilisé que pour des formations certifiantes ou diplômantes - mais le permis de conduire en fait partie.
Ce dispositif complète les droits à la formation spécifiques pour les auteurs instaurés en 2011 et opérationnels depuis 2013, via l'Afdas. Devenu « opérateur de compétences » pour l'ensemble des secteurs de la culture et des industries créatives, l'organisme voit aussi son fonctionnement évoluer. « Alors que les formations proposaient auparavant leur contenu à la validation, c'est à l'Afdas d'établir le cahier des charges des formations définies par les commissions professionnelles des métiers dont elle est l'opérateur », explique Valérie Schekowiez, directrice des opérations. Ce travail en cours sera achevé l'an prochain.
En attendant, les formations précédemment validées restent disponibles, dans leurs deux catégories, transverses et générales (apprendre l'anglais, par exemple), ou spécifiques « métier » (adapter un roman, animer un atelier d'écriture, etc.), et aux mêmes conditions d'activité minimum constatées par les revenus en droits (9 000 euros bruts sur 3 ans). Sur un budget de 9 millions d'euros, les auteurs de l'écrit utilisent peu cette ressource par rapport aux autres créateurs : entre 450 et 500 par an, constate Valérie Schekowiez, sur environ 3 800. Les crédits utilisés pour les formations métier auteur se situent à 400 000 euros environ.