La deuxième édition du prix littéraire de la Grande mosquée de Paris, doté de 3000€, a distingué dans la catégorie roman le journaliste et primo-romancier Abdelkrim Saifi pour Si j'avais un franc (Anne Carrière, 2023) et l'homme politique et militaire afghan Ahmad Massoud pour Notre liberté (Bouquins) dans la catégorie essai sur la civilisation musulmane.
Dans Si j'avais un franc (Anne Carrière, 2023), le journaliste au Nouvel Obs et à La Voix du Nord, enseignant à l'université de Lille, Abdelkrim Saifi, raconte l'histoire de l'exil de Korichi d'Algérie en 1948. Arrivé en France, il se fait embaucher à l'usine d'Hautmont pour couvrir les dettes d'une famille de dix enfants. Il fréquente un café où se réunissent d'autres ouvriers immigrés pour commenter l'actualité et organiser la solidarité. Son épouse Yamina élève les enfants, partagée entre le rêve de retour au pays et l'idéal d'intégration.
Ahmad Massoud est un leader de la résistance afghane contre les talibans. Son essai Notre liberté (Bouquins), préfacé par l'écrivain, diplomate et ancien correspondant de guerre Olivier Weber, témoigne de son combat et de celui de son père assassiné contre le fanatisme. Fils d'Ahmed Chah Massoud, figure de la résistance à l'invasion soviétique puis aux talibans, Ahmad Massoud perd son père à 12 ans, assassiné par des agents d'Al-Qaïda. Après une enfance en Iran et des études de relations internationales au King's College de Londres, il rentre en Afghanistan où il fonde en 2019 le mouvement Front pour la résistance. Le journaliste Olivier Weber l'a accompagné dans la rédaction.
Le jury présidé par l'avocat franco-algérien Chems-eddine Hafiz était composé de Jean-Luc Barré, Julie Couturier, Souleymane Bachir Diagne, Jean-Pierre Elkabbach, Pierre Leroy, Aïcha Mokdahi, Jean Mouttapa, Amélie Petit, Jean-Robert Pitte, Philippe Robinet et Benjamin Stora.