Pour les éditeurs et libraires africains, "la principale problématique, c'est la diffusion et la distribution ». Directrice exécutive d'Afrilivres depuis près d'un an, Agnès Adjaho déploie son énergie pour mener à bien des projets susceptibles de changer la donne. Créé avec le soutien financier de l'Institut français, qui avait commandé en 2011 un rapport sur la diffusion et la distribution du livre en Afrique, son poste est la clé de la relance de cette association qui réunit 28 éditeurs de 13 pays africains et qui est présidée depuis 2010 par Marie-Michèle Razafintsalama (éditions Jeunes Malgaches à Madagascar).
Ancienne gérante de la librairie Notre-Dame à Cotonou, au Bénin, Agnès Adjaho n'a pas chômé. "Il faut faire en sorte que le livre africain puisse circuler à des coûts acceptables, et faire en sorte que les libraires, les bibliothécaires, les prescripteurs sachent que tel éditeur en Afrique publie tel livre et sache où les trouver. » Des négociations avec une compagnie aérienne panafricaine, Asky, sont "en bonne voie », afin d'obtenir des tarifs préférentiels pour le transport de livres et permettre la circulation des éditeurs sur les foires et les salons en Afrique. Afrilivres travaille aussi à des partenariats avec le réseau postal africain pour établir des tarifs préférentiels et la traçabilité des envois, comme c'est déjà le cas au Bénin. "C'est un travail de fourmi qui a commencé », souligne Agnès Adjaho. La diffusion des ouvrages en Europe est aussi à l'ordre du jour.
Autre grand chantier, la refonte du site Internet Afrilivres.net, menée par Africultures, doit aboutir dans les mois à venir à une vitrine pour la production des membres. Et les éditeurs créent ou mettent à jour leurs catalogues papier.