Le peigne de Cléopâtre est le nom qu’ont donné trois vieux amis à la société de services qu’ils viennent de monter à Stockholm. Mari, Anna et Fredrik, qui se connaissent depuis vingt ans - « le trio partageait la quarantaine et le célibat » -, ont décidé d’associer leurs compétences dans les domaines les plus divers, allant de la comptabilité à la décoration intérieure en passant par la cuisine et le droit, avec l’idée, simple et vaste, de « résoudre les problèmes des gens ». «On devrait pouvoir créer une entreprise qui offre des solutions sans délimiter à outrance la nature de la demande », pensent-ils. Concept de départ qui rappelle un peu celui de l’agence imaginée par Dominique Mainard dans Pour vous (Joëlle Losfeld, 2008). Voilà donc ces trois sympathiques associés suédois : Mari, soudainement licenciée, qui a vécu quelques années en Irlande où elle a rencontré David, musicien et sculpteur. La bohème Anna qui tient un café, séparée d’un Australien domicilié à Amsterdam et mère d’une fille, Fanditha, qui se fait appeler Fanny, étudiante en sciences éco. Et le garçon de l’équipe, Fredrik, le plus discret, qui tient ses deux amies à l’écart de sa vie privée en général et de sa relation avec Miranda, chanteuse dans un cabaret, en particulier.
Leur petite entreprise commence à prendre son élan quand survient une troublante requête : la voisine d’Anna, une vieille dame martyrisée par son mari, leur demande de l’aider à supprimer celui-ci, moyennant une grosse compensation financière. Aucun des trois n’ayant imaginé que leur innocente activité allait les amener à affronter simultanément maltraitance et cas de conscience, et à devenir des tueurs à gages malgré eux, ils doivent alors faire face à d’inattendus dilemmes et à de vieux secrets. Se connaissent-ils si bien qu’ils le croyaient ?
Maria Ernestam, dont c’est le troisième roman traduit en français chez Gaïa - Les oreilles de Buster avait été récompensé par le prix Page des libraires en 2011 -, dévoile habilement et avec et une bonne dose de malice les trajectoires de ces personnages aux blessures mal cicatrisées, réservant surprises et retournements jusqu’au bout de la lecture. V. R.