Jeudi 18 octobre, médiathèque Boris-Vian de Chevilly-Larue : la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, et le maire de la commune du Val-de-Marne, Christian Hervy, signent un contrat territoire-lecture (CTL). L'aboutissement d'un combat de longue date pour la médiathèque, située dans un quartier défavorisé, et qui propose diverses actions culturelles depuis sa création, en 2007 (1).
Héritier des contrats ville-lecture, le dispositif des CTL, encore peu connu, fait partie des 14 propositions du plan pour la lecture de Frédéric Mitterrand. Mis en place en 2011, les CTL prévoient le financement à parité par l'Etat et les collectivités territoriales (villes, intercommunalités ou conseils généraux) d'un programme de développement de la lecture, notamment en direction des jeunes publics et dans des territoires en déficit d'offre de lecture.
«Il s'agit de faciliter les échanges entre des acteurs qui ne disposent pas toujours d'un cadre officiel pour travailler ensemble", explique Fabien Plazannet, chef de département au Service du livre et de la lecture (SLL). En effet, si la coordination entre l'Etat, les collectivités et les associations existe, le dialogue entre ces différents acteurs est parfois difficile. Les réformes successives de décentralisation n'ont pas arrangé les choses. Pour faciliter cette organisation, il est prévu un poste de coordinateur du livre et de la lecture à chaque contrat.
Depuis 2011, 56 contrats ont été signés, ce qui représente un apport de l'Etat de 1 400 000 euros, et un total de 3 500 000 euros en comptant l'apport financier des collectivités. «On vise entre deux et trois millions d'euros d'ici à deux ans", précise Fabien Plazannet. A Chevilly-Larue, l'Etat et la collectivité se sont ainsi engagés à hauteur de 47 500 euros chacun, d'ici à 2014. A la fin de l'année 2012, 70 contrats devraient être signés, pour atteindre une centaine d'ici à 2013.
"Aucune région de France n'est ignorée, et les situations sont très variables", souligne Marine Rigeade, chargée de mission au SLL. Ces différences rendent parfois difficile la gestion des CTL, d'autant que ces contrats peuvent concerner des acteurs aussi divers que les bibliothèques, les médiathèques, les associations, mais aussi les établissements scolaires, les crèches, les maisons de retraite, et même les prisons.
(1) Voir Livreshebdo.fr du 18.10.2012.