Maître des jardins, directeur de ceux du Grand Parc de Versailles et du Trianon, homme de médias, Alain Baraton consacre une bonne part de son temps à faire partager sa passion à tout un chacun. Grâce à lui, on a tous l'impression d'avoir la main verte et de savoir cultiver son jardin. 

Mais Baraton est aussi un homme des bois et des forêts, né près de celle de Fausses-Reposes, dans les Yvelines, par où commence ce nouveau livre, lequel s'achève naturellement à Versailles, où il travaille depuis quarante ans. Il nous convie à une belle randonnée dans ses lieux de prédilection, la forêt de Marly avec son pavillon présidentiel, où résidèrent de Gaulle et Malraux, celle de Rambouillet avec ses kangourous, celle des Landes, grand chantier de Napoléon III, ou encore celles des Cévennes, avec leurs loups et la bête du Gévaudan, qui finit charogne présentée à Louis XV et enterrée à Versailles, croit-on. Au passage, notre cicérone signale un certain nombre de problèmes, comme les deux charançons, argentin et indonésien (rouge), qui menacent de mort les palmiers de la Côte d'Azur, ou encore la dénaturation de la forêt de Fontainebleau par le passage d'une autoroute et des exploitations de grès, ou de pétrole jusqu'en 1986.

C'est passionnant, érudit, enrichi de nombreuses citations de poètes, et la balade nous fait du bien, surtout en ce moment.

Autre bonne nouvelle : depuis 1850, la surface boisée française a doublé. Jules César y retrouverait presque sa « Gaule chevelue ».