Au dernier trimestre 2010, Amazon a réalisé un chiffre d'affaires de 12,95 milliards de dollars (9,44 milliards d'euros), en hausse de 36%, pour un résultat d'exploitation en léger retrait (474 millions de dollars, contre 476) en raison d'effets de change défavorables. Sur l'ensemble de l'année, le chiffre d'affaires atteind 34,2 milliard de dollars (24,9 milliards d'euros), soit 10,3 milliards de dollars de plus que l'année précédente (+40%), et le résultat d'exploitation progresse de 25%, à 1.41 milliard de dollars (1 milliard d'euros).
Ces résultats, bien que supérieurs en valeur absolue à ceux des années précedentes, ont toutefois été accueillis fraichement par les analystes financiers qui s'inquiètent de la progression des charges, notamment sur le poste de traitement des commandes. Le cours de l'action a plongé de 10% dans les heures suivant l'annonce de ce résultat - mais il avait progressé de 69% depuis son plus bas du mois de juin, note le Wall Street Journal.
Jeff Bezos, P-DG fondateur d'Amazon, estime au contraire qu'il s'agit d'excellentes performances, laissant entendre qu'elles pouvaient être liées au Kindle. Comme à son habitude, il a donné quelques informations très partielles au sujet du terminal de lecture maison, indiquant qu'il s'en était vendu «des millions d'exemplaires». Il a ajouté que les ventes de livres numériques avaient maintenant dépassé celles des livres brochés, sans donner de chiffres plus précis. En début d'année, il avait mentionné que le numérique avait dépassé les livres reliés, déclenchant une avalanche mondiale de commentaires.
Le volume d'affaires à l'international a atteint 15,5 milliards de dollars (11,3 milliards d'euros), en hausse de 32,6%. La branche française, dont les ventes sont englobées dans la holding luxembourgeoise, approcherait le millard d'euros.
Amazon mentionne être toujours sous le coup d'une enquête fiscale en Allemagne, en France, au Luxembourg et au Royaume-Uni. Le groupe américain reconnaît également que depuis décembre, les services fiscaux français mènent une enquête particulière concernant les taxes que doivent acquitter «certaines de nos filiales européennes».
Le montant de la TVA acquittée par Amazon sur les produits numériques fait débat parmi ses concurrents. Le cas a été évoqué pendant les discussions sur la TVA du livre numérique, au Sénat comme à l'Assemblée nationale. Amazon refuse obstinément de mentionner le taux pratiqué par sa holding luxembourgeoise, où sont comptabilisées toutes ses ventes européennes.
La TVA sur le livre et la musique numériques est à 19,6% en France. Le groupe appliquerait 6% depuis le Luxembourg.