Il n'y aura pas de site Amazon près du pont du Gard: la société Argan, qui devait construire cette base logistique, ne fera pas appel de l'annulation de l'autorisation environnementale accordée au projet de centre de tri du géant américain à Fournès.
La construction de cet énorme centre de tri de colis, où devaient tourner plus de 500 camions par jour à proximité du Pont du Gard, joyau du patrimoine mondial, divisait profondément depuis plusieurs années élus et habitants de cette région très touristique.
La justice contre la préfecture
Propriétaire du terrain, l'entreprise française "ne fera pas appel" de cette décision, ce qui signifie la fin du projet, du moins pour Amazon, a déclaré à l'AFP sa chargée de communication Aude Vayre.
Car Argan ne renonce pas à s'implanter sur le même site. Le groupe fondé il y a 21 ans par Jean-Claude Le Lan, 128e fortune de France selon le magazine Challenge, "s'apprête à présenter un nouveau dossier, de moindre importance", a ajouté la responsable. Il sera développé "en accord avec les normes environnementales", a-t-elle ajouté, sans plus de détails.
Le projet prévoyait la construction d'un bâtiment de 38800 mètres carrés sur un terrain de 13,7 hectares, à proximité de l'autoroute A9, axe important vers l'Espagne. S'il devait créer plusieurs centaines d'emplois, il était "susceptible d'affecter la conservation d'espèces animales ou végétales protégées", avait estimé la justice.
Amazon face aux normes environnementales et aux oppositions citoyennes
Le 9 novembre, le tribunal administratif de Nîmes avait annulé l'autorisation environnementale accordée par arrêté préfectoral en novembre 2019, ne reconnaissant pas "l'intérêt public majeur" d'une implantation à cet endroit, "malgré la création probable de 600 emplois équivalent temps plein et les retombées économiques".
Plusieurs associations écologistes, dont l'Association pour le développement de l'emploi dans le respect de l'environnement (Adere), s'étaient félicitées de l'annulation de ce permis environnemental, estimant que le centre logistique d'Amazon risquait de "dénaturer trois sites majeurs classés au patrimoine mondial de l'Unesco, le site du Pont du Gard, la zone de biosphère des gorges du Gardon et le patrimoine du savoir-faire de pierres sèches".
Si Amazon a réussi à ouvrir son plus grand centre de distribution à la fin de l'été près de Metz, l'entreprise avait déjà essuyé un revers fin octobre avec l'annulation du projet nantais, à Montbert. La base logistique sur la zone de Lumunoc'h, près de Quimper, actuellement en construction, est aussi au cœur de polémiques locales, où les opposants réclament l'arrêt des travaux.