En Grande-Bretagne, Amazon.co.uk a décidé de pénaliser d'une amende minimum de 500 £ (576 euros) les éditeurs qui ne livrent pas leurs livres dans les délais, a révélé notre confrère Bookseller, qui a intercepté un e-mail. La mesure, qui était applicable dès le 24 août, se fera dans le cas où «le détaillant ne se conforme pas aux demandes telles qu'elles sont formulées dans le manuel du vendeur» et le montant de l'amende pourrait même être plus élevé.

Le libraire en ligne argue du fait qu'il recherche toujours «à améliorer son service et à réduire les coût pour continuer à proposer aux consommateurs les prix les plus bas et à augmenter les profits des éditeurs comme ceux d'Amazon».

Pour les éditeurs britanniques, il s'agit d'une nouvelle mesure de rétorsion dans un monde de l'édition en guerre. Les plus critiques soulignent qu'elle va mettre en danger les petites structures. «Je pense qu'ils ne font qu'essayer... Peut-être devrions-nous les mettre à l'amende chaque fois qu'ils font de la publicité pour une édition illégale, chaque fois qu'ils ne commandent pas à temps, ou qu'ils ratent une promotion que nous avons payée», a répondu au Bookseller un éditeur qui tient à rester anonyme. «C'est une façon pour Amazon d'essayer d'obtenir plus d'argent de la part des éditeurs alors que ceux-ci n'ont plus de marge pour le faire», a analysé Liz Thomson, éditrice du forum BookBrunch.

Le bras de fer avec les éditeurs britanniques dure depuis longtemps. En 2008, Hachette UK s'était frotté à Amazon en lui refusant la remise demandée, et la librairie en ligne avait retiré certains best-sellers de la vente. Ce n'est qu'en juin dernier que l'affaire a abouti à un accord (dont les clauses précises n'ont pas été divulguées).