3 SEPTEMBRE - ROMAN France

Pit Agarmen est le pseudonyme que s'est choisi l'écrivain français Martin Page afin de bien marquer la différence entre le reste de ses livres et celui-ci. Une espèce de parabole gore et inquiétante, dans la lignée de Mary Shelley et de son Frankenstein, de Bram Stoker et de son Dracula. L'humour en plus.

Le narrateur de cette histoire est un auteur de romans de gare loin d'être des best-sellers. Un jour, il est invité par une amie à une soirée parisienne, bien arrosée. Le lendemain, il se réveille dans la chambre qui servait de vestiaire. Laquelle aurait dû se trouver vide. Or, les manteaux et les sacs des invités y sont encore. Lorsqu'il émerge, il découvre un triste spectacle : tous les invités ont été massacrés, tronçonnés, dévorés. Et, quand il se rend sur le balcon, il aperçoit sur le boulevard tout proche des hordes de morts-vivants, atrocement mutilés, défigurés, où il distingue quelques personnes de connaissance. Il comprend en un instant la situation : les zombies ont déferlé sur le monde. Et tout être mordu rejoint l'armée des ombres. Il comprend aussi qu'il doit à tout prix se protéger pour survivre. Après avoir accompli un grand ménage nécessaire, il inventorie les ressources de l'appartement et s'y claquemure.

Pendant cinq mois, il assiste du haut de son balcon, ou bien des toits où il recueille l'eau de pluie vitale, à des massacres. Lui-même, ayant opportunément trouvé des armes, devient expert pour flinguer les zombies en pleine tête. Dans son âme de Robinson, il y a de la haine, bien sûr, mais aussi de la dignité : il ne doit pas se laisser aller. Pour s'occuper, il cultive un rosier, nourrit les oiseaux et écrit un roman. Un bon, celui-là, dont, en proie à quelques bouffées délirantes, il hurle des pages entières à ses prédateurs, interloqués et impuissants. A d'autres moments, il noue avec eux une relation presque amicale : avec Richard et Catia, un couple de zombies, il échange de petits signes de connivence...

Pit Agarmen a réussi son coup : son roman est captivant, angoissant et drôle à la fois. Il peut basculer dans l'apocalypse ou se terminer bien. L'écrivain seul dispose du final cut.

Les dernières
actualités