Il y est entré il y a quinze ans, alors que le magasin était encore sous enseigne Brunet, et en est devenu le directeur en 2002. Porteur de la seule offre concernant le Chapitre d’Arras, Arnaud Derville, sera, dans quelques jours, seul maître à bord. Le dossier, soumis en décembre, a pu être étudié lors de l’audience du tribunal de commerce du 20 janvier dédiée à la deuxième vague de rachats des magasins, et le juge en a autorisé la cession, permettant ainsi de sauver les 17 emplois. "Attaché au métier, au lieu et à l’équipe", Arnaud Derville reconnaît que l’envie le tenaillait depuis longtemps. "Mais encore faut-il en avoir les moyens", ajoute le nouveau propriétaire. Il est donc allé chercher six partenaires locaux pour monter le volet financier de la reprise, lui se chargeant plus particulièrement du projet commercial. "La première étape, qui devrait nous prendre un an, consiste à remettre des livres dans le magasin. Il nous faut également reconstruire un programme d’animations et nous inscrire à nouveau dans le tissu local", précise le directeur, qui souhaite également intégrer une offre de jeux et de jouets dans son magasin de 700 m2 de surface commerciale qui a dégagé, en 2012, un CA de 4,1 millions d’euros. Le marché des collectivités, qui représente déjà 50 % de ce CA, sera l’autre axe de développement.
Avec la sortie d’Arras, 40 magasins Chapitre restent encore à vendre, soit 700 emplois environ à sauver. La deuxième vague d’offres, close le 10 janvier, devrait permettre de céder une grosse demi-douzaine de magasins, soit une centaine de salariés, sur les 14 dossiers présentés au juge. Les présages sont notamment bons pour Saint-Etienne, Nice, Chalon-sur-Saône, Nantes (médecine), Antibes, Nevers et Toulon, dont le projet est également porté par le directeur du magasin, Anthony Guillard. Pour tous les autres, la troisième vague de candidatures, qui prendra fin le 30 janvier, représente une nouvelle opportunité.
Cécile Charonnat