Bande dessinée

Bastien Vivès sera jugé en mai pour fixation et diffusion d'image à caractère pornographique de mineurs

Bastien Vivès sera jugé le 27 et 28 mai au tribunal correctionnel de Nanterre - Photo Joel Saget - AFP

Bastien Vivès sera jugé en mai pour fixation et diffusion d'image à caractère pornographique de mineurs

L’auteur de bande dessinée Bastien Vivès est attaqué pour la diffusion d’images à caractère pornographique de mineurs. Il sera jugé les 27 et 28 mai prochains au Tribunal de Nanterre.

Par Adèle Buijtenhuijs
avec AFP Créé le 13.02.2025 à 17h32

Les 27 et 28 mai prochains, l'auteur de bande dessinée Bastien Vivès comparaîtra au tribunal correctionnel de Nanterre pour fixation et diffusion d’images à caractère pornographique de mineurs. Cela fait suite à une enquête préliminaire ouverte en janvier 2023 après la plainte de plusieurs associations de protection de l’enfance concernant le contenu des ouvrages Les Melons de la colère, publié en 2011 aux Requins Marteaux, La Décharge Mentale (Les Requins Marteaux) et Petit Paul (Glénat), parus en 2018. 

Seuls les deux derniers albums feront l’objet de débat devant la 20e chambre correctionnelle du tribunal, fin mai. À l’intérieur, certaines scènes présentant notamment des viols ou des enfants ayant des relations sexuelles avec des individus majeurs ont créé de vives polémiques. 

« Je suis un auteur de bandes dessinées, je ne suis pas là pour panser les plaies de la société, oeuvrer pour la morale, mais juste pour donner à réfléchir. Parfois c'est réussi, parfois raté ou de mauvais goût mais je ne savais pas que cela pouvait mener en prison. Dessiner peut donc être un délit », a réagi Bastien Vivès dans un communiqué transmis à l'AFP.

Glénat et Les Requins marteaux appelés à comparaître

Les deux maisons d'édition à l’origine de la publication des ouvrages incriminés seront également jugées pour diffusion de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique, selon le ministère public. En 2018, avant la sortie de Petit Paul, Glénat avait notamment affirmé « qu’aussi obscène et provocatrice qu'on puisse la considérer, cette œuvre de fiction n'a jamais pour vocation de dédramatiser, favoriser ou légitimer l'abus de mineur de quelque manière que ce soit ». 

Auprès de l’AFP, l’avocat de l’accusé MeRichard Malka a qualifié le procès comme celui de « l'hypocrisie du parquet de Nanterre : Il va falloir expliquer comment ce que le parquet de Nanterre a jugé non délictuel et ne constituant aucune infraction en 2019 devient une infraction en 2024 », Petit Paul ayant fait l’objet de signalements en 2018 et 2020 classés sans suite par le même parquet. De leur côté, les adeptes du dessinateur présentent ses ouvrages comme de simples contes graveleux ou parodiques. 

Bastien Vivès a publié en octobre dernier La Vérité sur l'affaire Vivès (Charlotte Éditions), une satire sur ses déboires judiciaires. Aux éditions Casterman, il vient de publier, le 5 février, Le baiser du sphinx, premier tome de la série Lune de miel.

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