Mettre en récit le réel. Voici le projet des éditions Bayard avec la création des labels « Bayard Récits » et « Bayard Graphic’ ».
Dirigée par Hélène Pasquet et Claire Alet, la première collection s’inscrit dans le genre de la littérature non-fictionnelle. Trois premiers titres paraîtront en librairie le 5 avril prochain, dont l’enquête journalistique Le central, de Mikael Corre, le récit autobiographique de Naïri Nahapétian, Quitter Téhéran, ainsi que les rencontres libanaises de Charif Majdalani, rassemblées dans Mille origines.
« On va inciter le journaliste-auteur à ce qu’il donne une part de lui-même, qu’il partage ses motivations, alors qu’il a l’habitude d’une posture distancée. C’est cet affect là qui va permettre au livre de s'inscrire dans une longue temporalité », explique Hélène Pasquet. Environ dix titres sont prévus par an.
Entre enquête et métaphore
« Bayard Graphic » poursuit de son côté « une mise en scène illustrée des étapes et rituels initiatiques de la vie, qui construisent l’identité », explique Florence Lotthé, directrice générale de la maison. Pour le lancement du label, le roman graphique Germaine Richier, la femme sculpture de Laurence Durieu et Olivia Sautreuil paraîtra le 1er mars, en lien avec la rétrospective de l'artiste consacrée au Centre Pompidou, suivi de près par Music Queens, ode à la pop féminine, disponible dès le 22 mars et signé par Leslie Plée, Rebacca Manzoni et Emilie Valentin,
en partenariat avec Arte.« L’objectif ici est d’être au plus près des lecteurs, entre soif de vérité informationnelle et émotion”, raconte Florence Lotthé. Avec ces deux premières trajectoires féminines et culturelles, les sujets intimes et de société sont explorés sur un ton léger, sublimés par un important travail d'illustrations. Florence Lotthé se dit d'ailleurs « prête à accompagner des illustrateurs débutants» car « ces deux labels sont des paris ». Deux titres, Moi je veux être une sorcière et L’été de mes 17 ans, s’ajouteront bientôt à la collection.
Deux collections, une même ADN
« Au fond, les deux collections sont jumelles. On va, dans les deux cas, chercher des auteurs hybrides, des journalistes raconteurs d’histoires, qui parlent de la société contemporaine avec un regard singulier », détaille Hélène Pasquet, directrice éditoriale de Bayard Récits.
Un positionnement qui croise déontologie journalistique et sensibilité de l’intime, faisant écho à la double identité de Bayard, à la fois groupe d’édition et groupe de presse.