Ils sont sept cet automne à défendre les couleurs de l’antique dans la rentrée littéraire. Certains sont connus, comme Pétrone, adapté au cinéma par Fellini, Apulée et les fameuses Métamorphoses de son âne d’or, ou Longus avec son immarcescible Daphnis et Chloé. D’autres ressortent un peu du bois dormant, comme Chariton, Achille Tatius, Héliodore ou Xénophon d’Ephèse. Ce dernier raconte dans Les Ephésiaques les errances de deux époux séparés par la volonté des dieux. Car les héros sont souvent jeunes, beaux et cultivés dans cette veine ancienne, surtout dans les cinq textes grecs. Ainsi, la Callirhoé de Chariton met en scène une belle Syracusaine, prétendument tuée par son amoureux jaloux, mais qui se réveille dans son tombeau, puis est enlevée par des pirates qui la vendent à un aristocrate de Milet, avant d’être convoitée par le roi de Perse.
Le même idéalisme inspire Achille Tatius qui reprend le thème des amants séparés dans Leucippe et Clitophon. Héliodore, lui, jouerait plus dans l’équipe du nouveau roman avec un texte ambitieux sur la quête d’identité et un titre à la Claude Simon : Les Ethiopiques. Restent les deux Latins de service, Pétrone et Apulée, plus réalistes que leurs collègues hellènes et surtout plus désopilants et coquins. Il faut se laisser porter par l’étrangeté de ces longues fictions en prose comme le conseillent Romain Brethes et Jean-Philippe Guez dans leur introduction qui dévoile cet héritage méconnu. D’autant que ces sept auteurs ne prétendent à aucun prix. De toute façon, le roman antique n’existe pas.
L. L.