Manifestation

Belgique : 85 000 visiteurs à la Foire du livre de Bruxelles 2025

La Foire du livre de Bruxelles 2025 - Photo Fabrice Doignies

Belgique : 85 000 visiteurs à la Foire du livre de Bruxelles 2025

Placée sous le double signe de la relation au monde et d’un voyage en littératures germanophones, la 54e édition de la Foire du livre de Bruxelles a enregistré une fréquentation, en forte hausse, de 85 000 visiteurs.

J’achète l’article 1.5 €

Par Sean Rose
Créé le 17.03.2025 à 16h52

Il y a foire et foire… La Foire du livre qui vient d’avoir lieu à Bruxelles du 13 au 16 mars n’a rien à voir avec celle de Londres qui ouvrait ses portes la même semaine un peu plus tôt. À Bruxelles il ne s’agissait pas tant, comme outre-Manche, de discuter cessions de droits que de rendre accessible le livre à un public le plus large possible.

Le mot « foire » est ici à comprendre dans son acception festive de kermesse. Comme ces jours fériés en Flandre au Moyen-âge où les gens se réunissaient pour festoyer, ripailler, commercer. Sise à Tour & Taxis, ancien site industriel au nord de la capitale belge, reconverti en espaces d’exposition, et déployée en trois sites, dont la majestueuse Gare maritime rénovée, la Foire du livre de Bruxelles (FLB) n’a cessé d’attirer les foules – particuliers, familles, scolaires – quatre jours durant. Un franc succès avec une fréquentation record de 85 000 visiteurs (une progression par rapport à l’année précédente qui en comptait moins de 75 000).

« Habiter le monde » fut la thématique de cette 54e édition, avec 1 200 autrices et auteurs présents, 300 exposants et 500 maisons d’édition. Pour son second fil rouge, lié comme chaque année à une aire géographique et culturelle, l’édition 2025 a fait la part belle aux littératures d’expression allemande, à travers un programme intitulé « Wanderlust » qui se déclinait autour de six pays et régions – l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, le Luxembourg, le Liechtenstein et la Belgique (où vit une communauté germanophone).

Les lettres germaniques à l’honneur

Le stand « German stories », dédié aux lettres germaniques, en partenariat avec la Foire du livre de Francfort, a souligné la dimension internationale de l’événement littéraire bruxellois. Ce pavillon de 100 m2 réunissait une trentaine d’éditeurs des pays susmentionnés et célébrait aussi bien des écrivains de langue allemande de renom : Daniel Kehlmann, Nino Haratischwilli ou Bernhard Schlink… que des auteurs de BD comme War & Peas ou des voix ultra contemporaines telle la street poet Jessy James LaFleur

Depuis 2016 l’entrée est gratuite. Un choix assumé. Comme l’assène, enthousiaste, Gregory Laurent le commissaire-général de la Foire (depuis 2015), dont le statut est celui d’ASBL (Association sans but lucratif, équivalent belge de notre Association loi 1901) : « Nous ne voulons pas un ticket d’entrée mais de sortie qui serait l’achat d’un livre. » Pour ce faire, la programmation à la fois ouverte et exigeante. Élisabeth Kovacs, qui en a la charge, rappelle les grands principes de la Foire. De grandes plumes populaires, aussi fidèles qu’incontournables : Amélie Nothomb, David Foenkinos, Leïla Slimani ou de récents phénomènes de librairie comme Salomé Saqué… 

Et à côté, une sélection de voix plus jeunes ou avant-gardistes. La programmatrice de la FLB est particulièrement fière de la soirée « French Murmures » proposée le jeudi soir qui a affiché complet avec des lectures et performances par la Québécoise Kristina Gauthier-Landry, née « d’une mère acadienne et d’un père capitaine » (Le don, La peuplade), ou encore la poète performeuse chercheure Selim-a Atallah Chettaoui (Au pieu, La Contre Allée).

« Commencer sur Romance corner et finir sur le stand d’un éditeur indépendant »

Parmi les nouveautés ou les expériences réussies poursuivies à plus grande échelle, Gregory Laurent cite le « Quartier Manga » : « La Belgique étant le pays de la BD, aussi avons-nous voulu faire une place spécifique au manga. Cette année nous avons également créé le « Village famille » avec un espace contes et jeux pour les tout-petits. Comme organisateurs, nous avions parfois tendance à ne nous adresser qu’à des enfants sachant déjà lire, or les études montrent que c’est dès le plus jeune âge qu’il faut initier à la lecture, grâce à la lecture plaisir, une lecture accompagnée par les parents, ludique, liée à l’imagination… »

Fort du constat qu’il faut aller chercher le public jeune là où il se trouve, des espaces ont été dédiés à la littérature de l’imaginaire ou à la romance. L’idée est d’amener à la lecture. Gregory Laurent insiste sur la « découvrabilité » ; notion rappelant que seule une offre très large permet d’orienter vers la découverte, laquelle n’est pas acquise : « La beauté de cette foire, c’est qu’on peut commencer sur le « Romance corner » et finir sur le stand d’un éditeur indépendant ! »

Les dernières
actualités