Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef

Photo PHOTO OLIVIER DION

Les Américains ont la pensée positive : savourons, nous qui sommes traditionnellement plus grincheux, les nouvelles positives ! S’il y a un secteur où l’introuvable reprise économique est désormais sensible, c’est le livre. Et encore, le livre numérique, dont le développement patine, n’y est pas pour grand-chose. Au-delà de la hausse de 7 % des ventes en juin, inédite depuis 2008, nos baromètres font ressortir une progression sur la durée. Portée par une embellie qui court depuis décembre 2014, la tendance annuelle du marché du livre est désormais à + 2,3 %, quand celle de l’ensemble du commerce de détail végète encore à - 0,9 %. La croissance s’accélère même puisque, sur la période janvier-juin, elle atteint 3,6 %. Le succès de Grey, dont le tirage total atteint 870 000 exemplaires, devrait avoir un fort impact sur le bilan des ventes de l’été, marqué par plusieurs ouvertures de nouvelles librairies, dont nous avons rendu compte sur Livreshebdo.fr.

Les conditions sont ainsi réunies pour aborder la rentrée et l’automne d’un bon pied, d’autant que les programmes éditoriaux ont été particulièrement soignés. En littérature, l’offre de romans a été légèrement contractée et musclée. En bande dessinée, comme en témoigne notre dossier, la locomotive Astérix emmènera un train chargé de titres, populaires ou exigeants, à fort potentiel commercial. En jeunesse et dans les autres secteurs aussi, de nombreux titres sont de nature à drainer le public en librairie.

Reste à réussir à faire parler des livres dans un paysage médiatique fragilisé par sa crise, sa concentration et ses mutations. Au sein des maisons d’édition, les services de presse, qui préparent la rentrée toujours plus tôt, sont dans les starting-blocks depuis la fin du mois de mars, avec en tête cinq préoccupations majeures : anticiper, couvrir tous les canaux de promotion, jouer le sur-mesure, entretenir le buzz et impliquer les auteurs. Il faut bien cela pour appréhender dans leur diversité des supports de communication dont l’impact est bien plus dilué qu’à l’époque mythique d’"Apostrophes".

25.08 2015

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