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l'article publié dans la presse canadienne, Brigitte Bouchard, la fondatrice des Allusifs justifie ses choix stratégiques pour la maison qu'elle a fondée en 2001 et qui a dû s'en remettre à la loi sur les faillites, écrasée par les dettes avec un passif de pratiquement 800 000 dollars.
Leméac, qui depuis 2010 possède 55% des Allusifs, gère désormais la maison car Brigitte Bouchard a démissionné il y a quelques semaines.
«Je suis contrainte, comme tant d'autres éditeurs, d'abandonner ma maison.», raconte-elle dans un courrier adressé à
Livres Hebdo ainsi qu'au
Devoir.
Léméac a mis en cause la coûteuse implantation de la maison québécoise en Europe, qui entraînerait selon l'éditeur des dépenses supplémentaires de l'ordre de 150 000 dollars chaque année.
«La nécessité pour un éditeur québécois d'élargir le lectorat en s'ouvrant sur l'Europe - et la France tout particulièrement -, de s'y faire connaître, d'y faire aimer ses auteurs, est aujourd'hui indiscutable, explique Brigitte Bouchard.
C'est un tour de force que les Allusifs ont réussi. Quitte à s'y épuiser, non pas en courant les cocktails comme certaines âmes mal intentionnées le laissent entendre, mais en se dépensant du matin au soir en contacts, téléphones, services de presse, réunions de libraires par monts et par vaux.» Concernant les difficultés financières de la maison qui en onze ans a publié plus de quatre-vingts titres, des romans courts, et une cinquantaine d'auteurs traduits d'une douzaine de langues, Brigitte Bouchard précise avoir cherché un repreneur.
«Un groupe d'édition avait proposé de racheter la part de Leméac. Toutes les dettes, autant celles des auteurs, que celles de Leméac et les autres auraient alors été réglées. Malheureusement des procédures trop fastidieuses ont fait échouer les négociations avec ce partenaire éventuel.»