Le Mans

Bulle imprime sa marque

Le logo de Bulle, au Mans, s’inspire de l’album de Blake et Mortimer La marque jaune. Les deux héros figurent d’ailleurs sur le mur de brique rouge, à l’intérieur de la cour, peints par deux artistes bruxellois déjà auteurs de reproductions similaires sur les murs de la capitale belge. - Photo Cécile Charonnat/LH

Bulle imprime sa marque

Pour fêter les trente ans de sa librairie spécialisée BD, Samuel Chauveau s’offre un nouvel outil de travail trois fois plus grand et une communication visuelle inédite.

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Par Cécile Charonnat
avec Créé le 11.10.2013 à 19h29 ,
Mis à jour le 11.10.2013 à 23h52

«Cest titanesque », lâche dans un souffle Samuel Chauveau. Arrivé au terme du chantier d’agrandissement de sa librairie spécialisée BD, Bulle, fondée il a trente ans dans le vieux Mans, le libraire reconnaît rétrospectivement que s’il avait eu « conscience de l’ampleur de la tâche », jamais il ne se serait lancé. Mais « ce n’était plus possible de travailler 22 000 références dans un local vétuste de 70 m2. On allait en crever ».

Avec son nouveau magasin, installé dans un ancien entrepôt de déménagement aux portes de l’hypercentre, Samuel Chauveau passera donc le 9 septembre, dès son ouverture, dans une autre dimension, en triplant sa surface, 350 m2 dont 200 dédiés à la vente et 50 aux expositions. D’autre part, le libraire quitte une boutique entièrement bricolée pour un outil de travail ultra professionnel et chaleureux où la scénographie et l’utilisation sobre et élégante du design valorisent toutes les facettes de la BD. Pour atteindre ce résultat, impressionnant, le libraire a travaillé en compagnie d’un ami architecte et du dessinateur et scénariste, Marc-Antoine Mathieu. Ensemble, ils ont réfléchi au mobilier, entièrement réalisé sur mesure, aux matières, bois et acier, et aux teintes, du noir, du brou de noix et un jaune étincelant qui rappelle la couleur du « B » de Bulle. Inspiré du M du mythique album La marque jaune d’Edgar P. Jacobs, cette lettre initiale sert désormais, moyennant un contrat passé avec Dargaud, de logo à la librairie.

Des choix esthétiques qui ont fini par alourdir le budget initial du projet, le portant à 700 000 euros au total, financés en grande partie par un emprunt bancaire et avec le soutien du CNL et de la Drac. « J’ai voulu aller très loin esthétiquement pour faire de la librairie, qui n’est pas située sur un axe commercialement passant, un endroit singulier qui surprenne les clients », justifie le libraire qui a apporté 15 % de la somme totale et se garde encore un matelas financier « pour ne pas courir après le chiffre. Je ne veux pas devenir la grande surface de la BD, mais conserver cette philosophie qui consiste, grâce au conseil, à être le vecteur entre la BD et les lecteurs ». Malgré tout, Samuel Chauveau espère engranger une hausse de 20 % de son CA, à 1,3 million d’euros aujourd’hui, de quoi payer ses 8 libraires, dont 3 nouveaux embauchés, et commencer à amortir les travaux.

Cécile Charonnat

11.10 2013

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