22 avril > BD Italie

Milo Manara, Le Caravage... Un monstre sacré de la bande dessinée contemporaine rencontre un monstre sacré de la peinture de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle. Mais le dessinateur italien a choisi d’aborder la biographie de son compatriote sous la forme d’un récit classique, organisé autour d’épisodes et d’anecdotes plus ou moins connus qu’il interprête librement, comme il a traité, par exemple, de la vie des Borgia avec Alejandro Jodorowsky (également chez Glénat).

Suivant Michelangelo Merisi da Caravaggio depuis son arrivée à Rome en 1592 (le premier des deux volumes prévus s’achève sur sa fuite de la Ville sainte en 1606), Milo Manara dépeint le bagarreur, attachant mais impulsif, habité par son art qu’il ne cesse de vouloir rendre visible par le peuple. Surtout, il le montre passionné, comme lui, par les femmes, concubines et prostituées telle la belle Anna, au destin tragique, dont il fera, sans craindre les foudres de la papauté, le modèle d’une Vierge à l’enfant et surtout de La mort de la Vierge. Dans des décors mélancoliques inspirés des gravures classiques, le dessinateur campe un Caravage moderne, révolté et fétichiste dans lequel il projette beaucoup de lui-même. Fabrice Piault

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