La présidente de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma, Véronique Cayla, a dévoilé ce matin les 126 nominations dans les 24 catégories pour les César 2022. Le second tour s’ouvrira mardi 1er février aux 4363 membres votants et se clôturera le 25 février à 16h, avant l’ouverture de la cérémonie. L'adaptation cinématographique du livre d'Honoré de Balzac Illusions perdues se distingue avec 15 nominations, devant deux films musicaux: Annette réalisé par Leox Carax et Aline de Valérie Lemercier. 14 films parmi les 55 nominés sont des adaptations d'ouvrages littéraires.
Parmi les 14 films nommés et tirés d'une œuvre littéraire, cinq sont en lice pour le César de la meilleure adaptation : Les choses humaines d'Yvan Attal et Yaël Langmann, d'après le roman éponyme de Karine Tuil, L'événement d'Audrey Diwan et Marcia Romano, d'après l'autofiction d'Annie Ernaux, Illusions perdues de Xavier Giannoli et Jacques Fieschi, transposition du classique d'Honoré de Balzac, Les Olympiades de Jacques Audiard, Léa Mysius et Céline Sciamma, inspirée de trois nouvelles graphiques de l’auteur américain Adrian Tomine( Amber Sweet, Killing and dying et Hawaiian getaway), qu'on retrouve dans un recueil, Les Intrus, publié chez Cornélius, et Serre moi fort de Mathieu Amalric, tiré de la pièce de Claudine Galea (Je reviens de loin, Espaces 34).
L'adaptation du roman de Honoré de Balzac Illusions perdues de Xavier Giannoli se démarque de la concurrence avec 15 nominations. Son film est en lice dans la moitié des catégories (soit 12 sur 24) dont celles du meilleur film, de la meilleure actrice dans un second rôle (Jeanne Balibar et Cécile de France), du meilleur acteur dans un second rôle (Xavier Dolan et Vincent Lacoste), du meilleur espoir féminin (Salomé Dewaels) et du meilleur espoir masculin (Benjamin Voisin), ou encore de la meilleure réalisation...
Les Olympiades de Jacques Audiard est en compétition pour le César des meilleurs espoirs féminin (Lucie Zhang) et masculin (Makita Samba), de la meilleure musique originale (Rone) et de la meilleure photo.
Le film L'Événement d'Audrey Diwan, déjà lauréate du Lion d'or là Venise, est aussi nommé dans les catégories du meilleur film, du meilleur espoir féminin (Anamaria Vartolomei), et de la meilleure réalisation.
De son côté, Serre moi fort de Mathieu Amalric concourre aussi pour César de la meilleure actrice pour Vicky Krieps.
D'autres films sont en lien avec le livre. La Panthère des neiges de Marie Amiguet et Vincent Munier est un film documentaire qui accompagne l'ouvrage éponyme de Sylvain Tesson, Prix Renaudot 2019. Il avait travaillé à l'époque avec Vincent Munier qui l'accompagnait comme photographe sur les hauts plateaux du Tibet lors de leur expédition. Avec 500 000 spectateurs en salles, c'est le plus gros succès pour un documentaire depuis 2013. Il est nommé au César du meilleur premier film, du meilleur film documentaire et de la meilleure musique originale (Warren Ellis et Nick Cave).
Nommé dans la catégorie documentaire, Animal de Cyril Dion est aussi décliné sous la forme d'un essai paru l'an dernier chez Actes Sud Animal, chaque génération a son combat, voici le nôtre, écrit par Cyril Dion lui-même et Nelly Pons.
Le livre de Judith C. Brown Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne; Toscane; XVIIe siècle adapté sous le titre Benedetta par le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven, est en lice pour le César de la meilleure actrice pour Virginie Efira. L'actrice est en concurrence avec Léa Seydoux pour son personnage dans France du réalisateur Bruno Dumont, basée librement sur l'œuvre de Charles Péguy, Par un demi-clair matin.
Compartiment n° 6 du finlandais Juho Kuosmanen, Grand prix du jury à Cannes, est adapté du livre éponyme de l'écrivaine Rosa Liksom est qualifié dans la catégorie du meilleur film étranger. Dans la même catégorie, on retrouve le prix du scénario à Cannes, Drive My Car du réalisateur japonais Ryûsuke Hamaguchi et adapté librement la nouvelle éponyme extraite du recueil Des hommes sans femmes de Haruki Murakami. Ils sont en compétition avec The Father, premier film de l'auteur et dramaturge français Florian Zeller, oscarisé au printemps dernier, et adapté de sa propre pièce de théâtre Le Père (Molière du théâtre privé 2014).
Enfin, dans la catégorie du César du meilleur film d'animation, deux adaptations se font face : Même les souris vont au paradis des tchèques Denisa Grimmová et Jan Bubeníček, inspirés du livre éponyme d'Iva Procházková et de l'illustratrice Markéta Prachatická, Prix Magnesia Litera section littérature jeunesse 2007, et Le Sommet des dieux de Patrick Imbert, adapté du manga éponyme des auteurs Jirō Taniguchi et Baku Yumemakura (Kana).