Organisé par Eunic (European Union National Institutes for Culture) à l'initiative de l'Institut français à Pékin et en coopération avec la Foire du livre de Pékin (BIBF), dont la 19e édition se déroule du 29 août au 2 septembre, un séminaire Union européenne-Chine sur l'édition numérique a donné l'occasion à plus de soixante professionnels de confronter leur expérience respective de ces marchés émergents, jeudi matin 30 août dans la capitale chinoise.

La réunion qui avait pour partenaires diverses institutions chinoises, danoise, irlandaise, espagnoles et, pour la France, l'ambassade à Pékin, le Bureau international de l'édition française (Bief) et Livres Hebdo, s'est concentrée aussi bien sur les enjeux en matière de droits d'auteur que sur les modèles économiques et la « globalisation » de l'édition numérique.

« Dans l'univers numérique, la vidéo reste de la vidéo et la musique de la musique, alors que le livre numérique n'est plus vraiment un livre au sens du livre papier », a rappelé Karsten Pers, figure de l'édition indépendante au Danemark, un thème repris par Stephan-Eloïse Gras, chargée de mission numérique à l'Institut français qui a souligné la diversité des formats numériques.


"le droit d'auteur n'est pas une barrière économique, mais un atout"


Présentant les différents acteurs de l'édition numérique en Chine, issus de l'édition traditionnelle mais encore plus des nouveaux médias électroniques ou de la téléphonie, Li Zhang, vice-président de l'Académie chinoise de la presse et de l'édition a fait apparaître l'écart qui sépare les modèles économiques du livre papier et du livre numérique. Dans ce cadre, Sun Henan, directrice générale de Beijing Ingenta Digital Publishing Technology Ltd, juge « important d'associer les stratégies de globalisation et de numérisation ».

Dans ce mouvement, « le droit d'auteur n'est pas une barrière économique, mais un atout pour accompagner le développement économique et culturel du secteur », a de son côté insisté l'Irlandaise Samantha Holman, directrice générale de l'Irish Copyright Licensing Agency. Le directeur général du Bief, Jean-Guy Boin, a toutefois montré que sa défense implique parfois d'aller jusqu'aux poursuites judiciaires, comme celles engagées par les éditeurs français contre Google, avant qu'un accord ne soit trouvé au début de l'été.