Le prix Liberté de publier de l’Union internationale des éditeurs sera remis lors de la prochaine Foire du livre de Londres le 8 avril. Pour ce prix, l’UIE a sélectionné 5 éditeurs et une association:
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Irina Balakhonova (Russie)
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Nguyen Vu Binh (Vietnam)
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Ihar Lohvinau (Biélorussie)
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Myay Hmone Lwin (Myanmar/Birmanie)
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Ilbay Kahraman (Turquie)
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Afghan PEN Centre
Irina Balakhonova dirige depuis 2003 la maison d’édition russe Samokat qui publie des livres jeunesses mais aussi des ouvrages sur des sujets considérés comme tabous en Russie. L’an dernier, malgré les récentes lois empêchant toute propagande homosexuelle, elle avait édité The Jester Cap de Daria Wilke, un roman sur l’homosexualité.
Nguyen Vu Binh est écrivain et journaliste au Vietnam. Il a été condamné à 7 ans de prison pour avoir attiré l’attention internationale sur les droits de l’homme au Vietnam. Sorti de prison, il reste sous surveillance de la police. Aucun éditeur ne peut actuellement le publier dans son pays.
Iran Lohvinau est à la tête de Lohvinau Publishing House depuis 2000. Cet éditeur biélorusse, l’un des pays les moins respectueux des droits de l’homme et de la liberté d’expression, brave le régime en publiant des romans et essais nationaux comme étrangers. En octobre dernier, son permis de publication lui a été retiré sous prétexte qu’un de ses livres contenait la photo d’un opposant battu par la police.
Myay Hmone Lwin a créé Ngar Doe Sar Pay en 2003 alors qu’il n’avait que 17 ans, dans un pays qui, à l’époque, était sous l’emprise d’un régime dictatorial. Sa maison n’hésitait pas à publier des ouvrages très critiques sur le régime birman, l’amenant à être souvent confronté au comité de censure. Le pouvoir birman a finalement banni ses livres. L’éditeur a dû fermer sa société en 2012.
Ilbay Kahraman, propriétaire d’Ayrinti Publishing House basée à Istanbul, a fait l'objet de nombreuses enquêtes et de nombreux procès en Turquie pour avoir publié des œuvres de Chuck Palahniuk ou Philip Roth, considérés comme obscènes par les plaignants. Souvent, les livres ont dû être retirés de la vente.
L’Afghan PEN Centre, fondé en 2003 par le ministère des Affaires étrangères de Norvège, a réussi à publier plus de 50 ouvrages, écrits par des hommes comme par des femmes, dans de multiples langues du pays - perse, ouzbek, turc ou pashtu. Le centre organise également des lectures et est impliqué dans de nombreux programmes éducatifs.