Après tout, même si le film déçoit les voyeurs (la caméra ne va jamais sous le niveau de la ceinture frontalement), le conte de fée légèrement sado-masochiste imaginé par E.L. James porté à l’écran a tout de la romance aux allures de Twilight. Ce qui est assez logique puisque Cinquante nuances de Grey avant d’être publié était une "fan fiction" inspirée par les livres de vampires de Stephenie Meyer.
Un conte de fesses
E.L. James n’y voit effectivement qu’"un conte sur le pouvoir de guérison que possède l’amour inconditionnel." Elle ajoute : "Les scènes de sexe ont fait la une des journaux mais c’est l’histoire d’amour qui a touché les lecteurs". Le film en cela est fidèle à l’idée de l’auteure puisque l’ensemble est assez prude et les dialogues, globalement, respectés. Aux Etats-Unis la censure n’y a vu qu’un comportement inapproprié et des scènes de nudité. En France, le film n’est interdit qu’aux moins de 12 ans. De fait, il n’y a pas de quoi affoler les spectateurs du pays de Sade, Laclos, Jarry et Apollinaire. Les lecteurs d’E.L. James regretteront sans doute que les scènes torrides soient assez brèves ou que certaines manquent à l’écran (le hangar à bateau, le tampon…).
Vendu à 100 millions d’exemplaires et traduit en 52 langues, le titre du premier livre de la trilogie est devenu une marque à part entière et même un concept. En France JC Lattès et Le Livre de poche ont vendu 1,5 million d’exemplaires de ce premier tome. Les deux suivants se sont écoulés à 1,8 million d’exemplaires au total, grand format et poche confondus. Le Livre de poche a par ailleurs sorti fin janvier le premier tome avec l'affiche du film en couverture.
La Saint-Valentin aura une tonalité très différente cette année puisque de part le monde les boutiques de sex-toy et d’objets érotiques proposent des produits dérivés puisant dans l’univers de Christian Grey. Mais la marque s’est déclinée aussi à d’autres produits comme du vin, du vernis à ongles et des bijoux.