Jusqu'ici tout va bien. Le paysage éditorial mondial se révèle globalement stable en 2019 puisque l'ensemble des 55 groupes classés présente un chiffre d'affaires cumulé de 55,4 milliards d'euros, contre 55,5 milliards d'euros pour 56 groupes classés un an plus tôt. Mais l'activité de ces 72 pôles, qui ont réalisé un chiffre d'affaires d'au moins 150 millions d'euros, ne porte pas encore les stigmates de la crise sanitaire mondiale et du confinement général qui marqueront inévitablement le classement 2021.
Le tiercé de tête de ce palmarès unique en son genre, également publié sous licence par nos confrères Publishers Weekly (Etats-Unis), Bookdao.com (Chine), Buchreport (Allemagne) et PublishNews (Brésil), se trouve bouleversé puisque Pearson, qui avait cédé la première place à RELX l'an passé, laisse la deuxième à ThomsonReuters pour s'installer en troisième position. Le leader mondial de l'édition d'éducation n'a cédé que 1,1 % de son chiffre d'affaires en raison du déclin de son marché en langue anglaise et particulièrement des manuels scolaires aux États-Unis, quand les deux autres progressent respectivement de 9 % et 5 %. Cependant le trio composé uniquement d'éditeurs scolaires et professionnels se tient toujours dans un mouchoir de poche avec des chiffres d'affaires compris entre 4,5 et 5 milliards d'euros.
Stabilité des géants
Quelques remous donnent du mouvement à ce classement, qui recense comme chaque année à la fois des groupes d'édition généraliste, d'édition professionnelle ou d'éducation ; aussi bien des géants transnationaux, disposant d'implantations sur plusieurs continents, que des groupes leaders sur leur marché national ou dans une région spécifique du monde. Le plus marquant est la progression du russe Prosveshcheniye (39e), leader de l'édition scolaire, qui a connu une hausse de 70 % de son activité entre 2018 et 2019 et gagne onze places, grâce à son développement numérique, sa stratégie de contenus adaptés aux différents marchés russes et à de nombreuses acquisitions. China Publishing Group Corporation (28e) gagne aussi cinq places avec un CA en hausse de 14 %. Autres belles montées, celles du géant japonais Shueisha à la 17e place (+17 % de CA) et celles de l'éditeur scolaire brésilien Editora FTD en 53e position (+13 % de CA) qui grimpent de trois places. À noter qu'aucun groupe ne décroche en perdant plus de deux places.
Les plus gros des gros groupes ont tous progressé et restent très puissants. À l'exception de Pearson qui perd une place et voit son chiffre d'affaires raboté de 1,1 %, les dix premiers groupes classés ont une activité qui augmente. À eux seuls, ils réalisent plus de la moitié du chiffre d'affaires cumulé des 55 groupes du palmarès, et les 10 suivants 20 % supplémentaires, ce qui témoigne de la concentration extrême de la filière à travers le monde. L'édition universitaire et professionnelle reste dominante et les groupes officiant dans ce secteur représentent encore cette année près de 60 % du chiffre d'affaires cumulé du « Global 50 ».