L’édition de bande dessinée américaine explose depuis trois ans. Ce succès est lié, selon Sébastien Dallain, directeur de Panini France, qui édite notamment la licence Marvel, aux stratégies des studios américains qui relancent les principales séries à partie du numéro 1, mais aussi à l’attrait d’un public élargi pour les super-héros ou les zombies de Walking dead. Selon GFK, le rayon comics était à la fin novembre, à un an d’intervalle, en progression de 14 % en nombre d’exemplaires vendus et de 17 % en valeur. 2015 s’annonce particulièrement dynamique avec la création du salon Comic Con à Paris (du 23 au 25 octobre prochain à la Villette), le passage à la vitesse supérieure de "Glénat comics" avec le recrutement d’Olivier Jalabert, ainsi que la sortie en décembre des films Snoopy et surtout Star wars, épisode VII. Le réveil de la Force, accompagné de nombreux titres publiés par Panini (pour les nouveautés) et Delcourt (pour le fonds et les dérivés). "Si le marché du comics se développe intelligemment, avec une qualité éditoriale, il a une marge de progression", affirme Pôl Scorteccia, le directeur d’Urban Comics, qui progresse de 20 % en 2014. Titulaire de la licence DC, le label créé au sein de Média-Participations en 2012 poursuit son travail de pédagogie en lançant la collection jeunesse "Urban kids" en mars. Mais les acteurs historiques s’inquiètent du développement accéléré du secteur. "Le comics a pris de la place, la production explose… peut-être trop par rapport au potentiel réel, alerte Thierry Mornet chez Delcourt. En 2014, il a été plus difficile de faire émerger de nouveaux titres car le rayon est submergé." Delcourt termine cependant 2014 en progression, dopé par la publication d’un album supplémentaire de Walking dead par rapport à 2013. La série recrute toujours de nouveaux lecteurs et le tome 1 vient de passer la barre des 200 000 exemplaires. A.-L. W.